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Le terme pali « paṃsukūla » signifie « robe abandonnée », c’est-à-dire un vêtement délaissé qui a été abandonné dans un lieu indiquant qu’il s’agit bien d’un abandon, comme au bord d’une route, sur un tas d’ordures, etc.
« paṃsu » = « poussière (provenant de déchets ou de terre) » ; « kula » = « faire saillie (comme la rive d’un fleuve) »
Littéralement, « paṃsukūla » signifie donc « ce qui surgit de la poussière ». En effet, une telle robe est abandonnée dans la poussière, et elle couvre les autres déchets, comme la poussière elle-même.
Selon une autre façon, « paṃsukūla » peut être découpé ainsi :
« paṃsu » = « comme la poussière » ; « ku » = « dégoût » ; « ula » = « arriver »
Dans ce cas, « paṃsukūla » signifie « (robe) qui arrive de la poussière d’un lieu dégoûtant (tel qu’un charnier) »
Remarque : bien que le terme « paṃsukūla » fasse généralement référence à un vêtement, il concerne également tout autre objet : un bol paṃsukūla, des sandales paṃsukūla, de la viande paṃsukūla, etc.
Le bhikkhu qui prend l’habitude de n’employer que des robes paṃsukūla est appelé un « paṃsukūlika ». Lorsque cette pratique est convenablement appliquée, sur la base de sīla, samādhi et pañña, avec la détermination de ne pas la rompre, on dit qu’il y a « paṃsukūlikaṅga » (état d’esprit de l’emploi exclusif de robes abandonnées).
Du fait qu’un tel bhikkhu est débarrassé de l’attachement causé par les robes offertes, sa vertu et sa pratique de concentration et d’attention n’en sont que plus complètes. Cette pratique permet donc de réduire considérablement les kilesā liés à l’attachement d’une robe.
Si un bhikkhu qui s’apprête à ramasser une robe « paṃsukūla » pense qu’elle ait pu avoir été oubliée par son propriétaire ou qu’elle soit tombée par mégarde, il doit attendre deux ou trois jours avant de la ramasser, si elle y est encore.
Pour adopter ce dhutaṅga, il convient de prononcer la phrase suivante soit en pali, soit dans la langue de son choix…
« gahapatidānacīvaraṃ paṭikkhipāmi, paṃsukūlikaṅgaṃ samādhiyāmi. »
« Je renonce aux robes offertes, je m’entraînerai à n’utiliser que des robes abandonnées. »
Selon les restrictions, il existe trois sortes de pratiquants du dhutaṅga paṃsukūla :
Le bhikkhu qui n’utilise que des robes abandonnées qu’il trouve dans les charniers est un pratiquant noble du dhutaṅga paṃsukūla.
Le bhikkhu qui utilise des robes qui ont été abandonnées dans l’idée que des bhikkhu les ramasseraient pour s’en servir est un pratiquant intermédiaire du dhutaṅga paṃsukūla.
Le bhikkhu qui utilise des robes qui ont été abandonnées à ses pieds (ou près de lui, dans le but de lui offrir indirectement) est un pratiquant ordinaire du dhutaṅga paṃsukūla.
En pratiquant le dhutaṅga paṃsukūla, on peut bénéficier des avantages suivants…
Remarque : seule la pratique d’un dhutaṅga permet d’en comprendre véritablement les avantages.
Si un bhikkhu accepte une robe offerte, qu’on lui octroie cette robe indépendamment de sa volonté ou qu’il a lui-même demandé cette robe, dès l’instant où il utilise cette robe, il brise son dhutaṅga paṃsukūla.
Si, sans avoir l’intention de l’utiliser pour lui-même, en prévoyant l’offrir à un autre bhikkhu, un bhikkhu accepte une robe dans le souci de préserver la saddhā du donateur qui lui offre, il ne brise pas son dhutaṅga.
Chaque pratiquant du dhutaṅga paṃsukūla doit faire preuve de beaucoup d’attention et de vigilance s’il souhaite ne pas rompre sa pratique, mais au contraire s’assurer qu’elle soit aussi pure et complète que possible.
Une robe paṃsukūla est une robe particulière. Du fait qu’elle est une robe abandonnée dans un endroit tel qu’un charnier, que le bord d’une route, qu’un tas d’ordures, elle est d’autant plus particulière. De la même façon, elle peut procurer des bénéfices particuliers.
Pour les laïcs, les avantages à respecter celui qui porte une robe ou la robe elle-même sont innombrables, mais pour celui qui la porte, ils sont encore plus nombreux. Du temps de Bouddha, les Vénérables Saññaka et Pūjaka l’illustraient bien.
Il est préférable qu’un bhikkhu qui pratique le dhutaṅga paṃsukūla n’accepte pas une robe du vassa offerte par des dāyakā qui lui disent : « Nous voulons vous offrir une robe du vassa. » Ce bhikkhu devrait leur suggérer de proposer leur offrande au saṃgha (ou à un autre bhikkhu) vivant dans le monastère. Si les dāyakā disent : « Nous ne voulons pas offrir cette robe au saṃgha (ou à un autre bhikkhu). Nous voulons offrir cette robe seulement à vous. », il est bien d’accepter cette robe (sans l’utiliser pour soi) et de la donner à l’un des bhikkhu (ou sāmaṇera) qui a l’habitude de s’occuper de soi.
Si ce bhikkhu accepte néanmoins la robe de ces dāyakā, il brise son dhutaṅga.
Origine : Ouvrage en birman
Auteur : Moine Devinda
Date : 2001
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date de traduction : Janv. 2004
Mise à jour : 18 juin 2005