Cliquez ici pour afficher normalement la page (avec mise en forme et graphisme). Si ça ne fonctionne pas, vérifiez que votre navigateur accepte JavaScript et supporte les CSS. Nous vous recommandons un navigateur respectant les standards, tel que : Google Chrome, Firefox, Safari…
Comprendre les dangers de l’insouciance et être motivé à la pratique du Dhamma sans ne plus gaspiller son temps.
Bien plus destructeur que l’arme nucléaire, bien plus devastateur que le sida, bien plus effrayant que les cauchemars les plus atroces, quel est le pire de tous les dangers ? L’insouciance ! C’est bien l’insouciance qui est la plus destructrice, la plus dévastatrice, la plus effrayante de toutes les choses !
L’esprit insouciant penche inévitablement vers ses tendances naturelles. Un esprit non entraîné est rempli d’impuretés, ce qui rend pernicieuses les tendances naturelles. C’est ainsi que fonctionne la nature, il suffit d’observer les animaux sauvages pour s’en rendre compte : ils ne font que courir après la safisfaction de leurs sens, par tous leurs moyens et toutes leurs forces, sans se soucier de tuer, voler, violer, blesser. L’Homme sauvage est capable de tout cela et même plus : s’enivrer, mentir, insulter, calomnier, etc.
L’Homme éduqué peut s’habituer à respecter le bien-être et la propriété d’autrui, pour le moins ceux qui ne tuent pas d’animaux. Cependant, tout « civilisé » et « moderne » qu’il est, il consacre tout le temps qu’il parvient à trouver, y compris pendant la période qu’il appelle « activité professionnelle », pour se distraire et pour jouir au maximum des sensations agréables auxquelles il est possible d’accéder à travers les six portes sensorielles (5 sens physiques + le sens mental). J’ose même penser qu’une large majorité des humains vivant dans une société moderne retient, plus ou moins, ses tendances sauvages pas autant par une prise de conscience sagace que par crainte d’être soumis à des désagréments (punition par la loi, mauvaise réputation, perte d’une situation confortable, etc.) Si toutes les lois du monde étaient levées, resterait-il un seul pays, une seule région, une seule ville où il serait encore possible d’avoir une existence à peu près « normale » et relativement sécurisante ?
Si l’esprit sauvage n’est pas sorti de la grande auberge du samsarā, l’esprit respectueux n’en est pas plus épargné tant qu’il demeure dans l’insouciance.
L’ignorant tend à contrôler la nature et à se laisser aller.
Le sage tend à laisser aller la nature et à se contrôler.
L’insouciance dont nous parlons n’est pas cet « état heureux loin des soucis de la vie ». C’est une absence de peur sur les conséquences réelles de ses actes et ce qui advient tôt ou tard à tout individu qui ne fait pas le nécessaire pour tendre vers l’Accomplissement. L’insouciance est cimentée, pour solidifier encore les murs de notre prison d’aveuglement et d’attachement, par des croyances telles que : « la vie est belle », « on ne vit qu’une fois, profitons-en ! », « je prie bien, je donne régulièrement, il ne peut rien m’arriver ».
L’insouciance a pour racine principale l’ignorance du Dhamma (les choses telles qu’elles sont). Naître dans une famille bouddhiste ou être incité à méditer ne suffit pas pour se défaire du plus grand des dangers. Ce qui est nécessaire pour s’affranchir de l’insouciance, c’est la peur. Des moines affirment, à juste titre, qu’un bon enseignement du Dhamma est un enseignement qui fait peur. Ce n’est bien sûr pas n’importe quelle peur, c’est la peur de savoir ce qui nous attend si nous persistons dans l’insouciance.
Cette peur est très superficielle lorsqu’elle est forgée sur une croyance ou une supposition : « Je veux profiter encore de quelques plaisirs, je m’y mettrai plus tard… » (dommage, plus tard tu es malade et tu meurs tôt) « Je ne suis pas prêt, je m’y mettrai donc la vie suivante… » (c’est bête, tu as repris naissance comme ver de terre). Pour être efficace, cette peur doit résulter d’une compréhension directe du Dhamma, ne serait-ce qu’à travers un peu de méditation. Plus cette compréhension s’approfondit, plus la peur prend de la force. C’est une peur saine, une peur qui réveille. Plus elle est forte et moins nous gaspillons notre temps. C’est également cette peur qui nous incite à renoncer à ce qui est superflu (c’est-à-dire presque tout), et les sages savent combien les choses superflues constituent autant d’obstacles sur la voie de l’Accomplissement.
Qu’il soit sauvage ou éduqué, aveugle ou sage, l’instinct de tout être le pousse à se mettre à l’abri de ce qui est perçu comme effrayant. N’a plus de raison d’avoir peur l’esprit qui s’entraîne diligemment au développement des qualités nécessaires à l’Accomplissement du Dhamma, à savoir en bref : le comportement vertueux, la concentration pure et la connaissance sagace et directe des 4 Nobles Vérités. C’est la peur de l’idée de fâcheuses conséquences s’il cesse de mettre en œuvre ce qui doit l’être pour se défaire de toutes les impuretés qui maintient l’esprit sur la bonne voie.
Ce qui est dangereux n’est pas la conséquence douloureuse de l’esprit entretenu dans l’insouciance, mais la cause de ce qui peut nous y précipiter, c’est-à-dire les impuretés mentales. Elles ne sont jamais épargnées par l’insouciance, et les bonnes actions, même nombreuses et régulières, ne peuvent pas plus les nettoyer que l’eau la plus pure ne peut nettoyer des taches de mazout.
C’est pourquoi l’Homme raisonnable, même s’il n’est expert ni en éducation ni en civilisation, se consacre à entraîner son esprit dans le but de se défaire de toutes ses impuretés, que nous appelons en pali les kilesā.
Les impuretés mentales prennent racine dans les « 3 poisons » que sont lobha, moha et dosa. Ce qui correspond à l’avidité, la confusion et l’aversion. lobha est le poison de tout état d’esprit qui tend à s’accrocher (souhaiter, vouloir, espérer, désirer, s’attacher…) ; moha est le poison de tout état d’esprit qui tend à la confusion (ignorance, insouciance, aveuglement, perplexité, croyance erronée, doute…) ; et dosa est le poison de tout état d’esprit qui tend au rejet (irritation, colère, haine, insatisfaction, inconfort, angoisse…)
En dehors de rares exceptions, tous nos états d’esprit sont dominés par un mélange de ces trois poisons. Par exemple, la jalousie est essentiellement un mélange d’avidité et d’aversion, ou encore l’orgueil est essentiellement un mélange d’aversion et de confusion. Tant que l’esprit n’est pas entraîné à une tranquillité pure (samādhi), même les instants de bonté restent plus ou moins teintés de poisons. L’esprit nous persuade généralement de l’inverse, car il n’a pas sa pareille pour ne voir que ce qu’il veut voir. C’est d’ailleurs ce qui l’amène à croire que « la vie est belle », même s’il n’éprouve que de rares moments agréables noyés dans un océan de conditions plus ou moins pénibles.
Pour prendre un seul exemple, sans la puissance d’une méditation profonde, la bienveillance n’est jamais complètement pure, quelle que soit notre volonté, notre détermination ou nos illusions.
Nous avons tous l’image de Blanche Neige, cette jeune fille totalement pure, qui rayonne d’une telle candeur et d’un tel amour que tous les animaux viennent lui témoigner leur affection. Même les oiseaux viennent l’aider à mettre la nappe. En dehors de la méditation, cette pureté de la bienveillance n’existe que dans les dessins animés… ou dans l’imagination d’un esprit confus ! Oui, notre plus grande compassion comporte encore un peu d’avidité. On aide plus facilement ce qui est beau et mignon, comme le fait si bien remarquer un amoureux de la nature. Il se lamentait qu’on accorde toute l’attention du monde aux pandas et aux bébés phoques, jamais à tant d’autres espèces parfois encore plus en danger mais physiquement moins attrayantes.
Quand on arrose l’esprit avec le triple poison lobha, moha, dosa, on obtient la mauvaise herbe des 14 kilesā.
Liste des 14 kilesā (pali et français).
L’Avidité, l’aversion et la confusion sont expliquées ci-dessus (au début du chapitre).
L’orgueil couvre tout ce qui se rattache au « moi ». Cela inclut bien sûr la vantardise, mais ça peut être beaucoup plus subtil. Quand nous faisons ou pensons quelque chose, croire que c’est « moi » qui fait ou qui pense, c’est déjà de l’orgueil. Commettre une bonne action en songeant à peine « Comme cela, on verra que je m’applique », est une forme presque grossière d’orgueil.
La croyance est le fait de croire à quoi que ce soit sans fonder sa réflexion sur l’expérience directe de cette chose. Nous croyons simplement parce c’est quelque chose « de connu », « d’officiel », « d’une source plaisante », « adopté par mes proches », « adopté par ma tradition », « affirmé par une source de confiance » ou parce que c’est la première information que nous avons eu. Qu’une croyance se base sur un fait correct ou non, le fait de croire reste la même impureté. Même si nous avons une conviction inébranlable, ce qui est dangereux, cela restera une incertitude tant que nous n’aurons pas eu l’opportunité de vérifier personnellement l’information.
Le doute est un obstacle de taille puisqu’il interdit toute méditation. Le scepticisme est une forme grossière du doute, qui peut se manifester dès que nous commençons à nourrir l’idée que nous ne sommes pas « capable » de méditer, ou de soigner tel comportement. Il y a donc un équilibre subtil à trouver pour que sa pratique fasse « résonner » la sagesse, comme la corde du violon qui donne du son seulement lorsqu’elle n’est ni trop tendue ni trop lâche. De la même façon, nous éviterons de nous attacher à des croyances d’un côté ainsi qu’à des doutes de l’autre.
La paresse est l’une des meilleures amies de l’insouciance. Elle arrive toujours à convaincre l’esprit qu’il est temps de se laisser aller, de se reposer, de « vagabonder ».
Le vagabondage mental est cette chose que nous faisons tellement constamment et intensément que nous nous en rendons compte seulement lorsque nous commençons à méditer. En effet, notre esprit baigne dans une effervescence de pensées, idées, planifications, jugements et commentaires en tout genre. Tout cela ne fait qu’empêcher le développement de la concentration. Toutefois, cela n’empêche pas le comportement vertueux. La réflexion analytique n’est pas un vagabondage de l’esprit, car il aide à la compréhension et donne la motivation pour le triple entraînement (vertu, concentration, sagacité).
L’absence de honte pour la méconduite est comme l’absence de portes pour une banque ; rien n’arrête les actes pernicieux de détruire sa vertu, comme les voleurs qui viennent piller la banque ouverte.
L’absence de crainte pour la méconduite est comme l’absence de gardiens pour une banque ; rien n’arrête les actes pernicieux de ruiner sa vertu, comme les voleurs qui viennent piller la banque délaissée.
La jalousie est une impureté très vicieuse qui entretient le mal-être aussi sûrement que du charbon entretient un feu. Elle est une addition de convoitise et de méchanceté : Nous voulons ce qu’un autre a et nous voulons qu’il le perde. Apprécier ou souhaiter qu’une personne soit jalouse est également une forme de jalousie. La jalousie s’évanouit dès que l’esprit est habité par la bienveillance, le contentement, le détachement ou par un peu de sagacité. Par exemple, savoir que chacun n’obtient que ce qu’il mérite. Autre exemple, comprendre qu’une personne, qu’une possession ou qu’une situation confortable n’est pas ce qui procure un bonheur authentique, et qu’en outre cela peut engendrer des attachements et des ennuis. Nous pouvons aussi remarquer que plus les choses sont malsaines et plus elles font l’objet de jalousies alors que plus elles sont pures et moins c’est le cas. On ne jalouse jamais la sagesse d’un sage, mais seulement des aspects superficiels, comme de voir qu’il est bien soutenu par ses disciples. Parce que ce que nous jalousons sont les attachements que nous ne pouvons pas safisfaire, non les choses saines dont bénéficient les autres.
L’avarice est une impureté très similaire à la jalousie et rend tout aussi malheureux, sauf qu’elle concerne ce qui est en notre possession. L’avarice est le résultat d’un excès d’attachement. Ce kilesā est un pur paradoxe, car plus nous nous accrochons à un objet et plus nous souffrons de la peur de le perdre. Autrement dit, plus nous essayons de posséder quelque chose et moins nous le possédons. Rien que cela suffit à démontrer combien nous ne possédons rien, pas même notre propre corps d’ailleurs. Un titre de propriété n’a de valeur que pour un esprit confus. S’accaparer les choses constitue l’obstacle le plus grossier sur la voie du détachement. C’est pourquoi la générosité (le contraire même de l’avarice) constitue la base de toute pratique sur la voie du Dhamma.
Le remord se caractérise par les regrets d’actions malsaines passées. Plus notre pratique devient profonde et plus les remords constituent un obstacle important lorsqu’ils refont surface. La meilleure manière d’éviter cet ennui est de soigner son comportement (physique, verbal et mental) pour le rendre aussi irréprochable que possible.
La torpeur est le somnifère que la paresse administre à l’esprit lorsqu’il refuse d’obéir à ses exigences. L’antidote de cet état « vaseux » est l’énergie mentale, qui s’entretient avec un entraînement régulier à la concentration, mais qui peut aussi s’obtenir simplement à l’aide d’une bonne motivation, d’une joie dans la pratique. C’est pourquoi la joie (pīti) est l’un des 7 facteurs d’éveil.
Pour obtenir un beau jardin libre de mauvaises herbes, il ne suffit pas de les couper sinon elles repoussent avec plus de force. Il faut les déraciner.
Pareillement, si nous nous attelons à réprimer nos impuretés, elles arriveront toujours à nous glisser entre les doigts et nous ne récolterons que de la frustration et du découragement. Pour que les kilesā cessent de nous asservir, c’est à leur cause qu’il convient de s’attaquer. Dépourvues de leur cause, les impuretés n’auront alors plus la possibilité d’apparaître.
Il n’y a pas de fumée sans feu. Si on ne veut plus de fumée, on ne se fatigue pas à aspirer la fumée, on éteint le feu ! Le feu des kilesā, c’est l’aveuglement. C’est parce qu’on ne voit pas (la réalité telle qu’elle est) qu’on développe des attachements, des croyances, des malaises, des complications, et par conséquent des conflits et des souffrances, puis à terme, de mauvaises renaissances. Et le meilleur carburant du feu de l’aveuglement, comme vous le devinez bien, c’est l’insouciance.
Expérimenter le Dhamma est le moyen permettant d’éteindre le feu des kilesā. « Expérimenter le Dhamma », c’est arriver à la pleine sagesse, qui permet de voir directement la réalité telle qu’elle est, c’est expérimenter l’aspect impermanent, insatisfaisant et dépourvu de soi de toute sensation (physique ou mentale) agréable, neutre ou désagréable. Pour arriver à la pleine sagesse, qu’on appelle aussi pureté de l’esprit, nous développons la pureté du comportement (sīla), puis la pureté de la tranquillité (samādhi), et enfin la pureté de la vue. Apparaît alors la sagesse (pañña), porte de l’Accomplissement.
Les saṃvega sont les bonnes raisons d’avoir peur. Ce sont les quatre différentes « visions » qui sont en mesure de nous faire redouter l’insouciance et de ce fait entreprendre sérieusement la pratique du Dhamma. Quand un saṃvega se manifeste pour de bon, nous ne pouvons plus tolérer l’idée de rester sous l’effet soporifique de l’aveuglement. Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous guérir de cette tumeur continuellement imposée par les 3 poisons et leur 14 mauvaises herbes. On entend souvent « Vouloir c’est Pouvoir ». Cela est complètement vrai dans le Dhamma.
Avoir une vision effrayante suggère les désagréments que nous ne cesseront de connaître aussi longtemps que nous resterons dans le saṃsarā, le cycle des maladies, des vieillesses, des morts et des renaissances. Cette peur incite donc à briser l’insouciance et à développer avec soin la vertu, la tranquillité intérieure et la sagacité.
Voir une mauvaise action, que ce soit chez un autre ou chez soi-même, laisse songer au résultat douloureux qu’elle engendrera de manière inévitable. Cette peur incite donc à briser l’insouciance et à développer avec soin la vertu, la tranquillité intérieure et la sagacité.
Voir la transmigration vers une nouvelle existence permet de ne plus douter du saṃsarā et de son caractère infernal. Cette peur incite donc à briser l’insouciance et à développer avec soin la vertu, la tranquillité intérieure et la sagacité.
Connaître le Dhamma offre la compréhension des bénéfices du détachement et des dangers de l’insouciance. Cette peur incite donc à briser l’insouciance et à développer avec soin la vertu, la tranquillité intérieure et la sagacité.
Il y a beaucoup de personnes qui s’intéressent au Dhamma, qui méditent un peu, qui font attention à la qualité de leur comportement. Malheureusement, ils veulent souvent le beurre et l’argent du beurre, donc un demi-beurre et une moitié d’argent. Pourtant le « beurre » du Dhamma est si précieux que « l’argent » devient bien inutile.
Ainsi à demi aveugles, le saṃvega de ces individus est encore bien faible. Pour cette raison, ils consacrent encore beaucoup de temps à la recherche des plaisirs. Ils disent à leur pratique, au lieu de l’approfondir : « Attends, je veux en profiter encore un peu ! » Comme si une quasi infinité d’existences ne suffisait encore pas, et comme si quelques plaisirs étaient en mesure de rassasier. Celui qui fait l’expérience d’isoler ses désirs un certain temps comprend que là est le seul moyen de les calmer et qu’y répondre ne fait que « chauffer la machine » toujours plus.
Quand nous sommes dans une forêt et que soudain un incendie ravage tout, arrivant droit sur nous, nous n’accordons pas une seconde à la réflexion. Nous fuyons à toutes enjambées sans nous arrêter en chemin pour cueillir ou admirer des fleurs, même si ce sont les plus jolies de l’univers. Plus incroyable encore, notre fatigue et notre mal aux jambes s’envolent comme par magie ! Pourquoi faire preuve d’une telle énergie, d’une détermination aussi ferme, d’une motivation exemplaire, d’une capacité à filer droit vers la délivrance avec autant de courage, si détaché de toute attraction, seulement dans l’urgence ? Ou plutôt dans une urgence visible, car bien malheureusement le danger du cycle des existences ne devient visible qu’à mesure qu’on s’en éloigne.
Les flammes de l’insouciance sont invisibles.
Quand elles commencent à nous brûler, il est trop tard.
À tout instant de l’existence, y compris dans les plus paisibles et dans les plus agréables, n’oublions pas que : Il y a le feu !
Origine : Enseignement rédigé pour le site
Auteur : isi Dhamma
Date : Févr. 2011
Mise à jour : 28 févr. 2011