Cliquez ici pour afficher normalement la page (avec mise en forme et graphisme). Si ça ne fonctionne pas, vérifiez que votre navigateur accepte JavaScript et supporte les CSS. Nous vous recommandons un navigateur respectant les standards, tel que : Google Chrome, Firefox, Safari…
Le terme pali « abbhokāsika » signifie « celui qui a l’habitude de demeurer dans un lieu dénudé et sans abri ».
« abbhokāsa » = « fait de demeurer dans un endroit dénudé et sans abri »
Lorsque cette pratique est convenablement appliquée, avec constance et diligence, avec la détermination de ne pas la rompre, on dit qu’il y a « abbhokāsikaṅga » (état d’esprit de la résidence en lieu dénudé de tout).
Pour adopter ce dhutaṅga, il convient de prononcer la phrase suivante soit en pali, soit dans la langue de son choix…
« chandañca rukkhamūlañca paṭikkhipāmi, abbhokāsikaṅgaṃ samādhiyāmi. »
« Je renonce aux toits et aux arbres, je m’entraînerai à demeurer dans les lieux en plein air et dépourvus de tout abri. »
Selon les restrictions, il existe trois sortes de pratiquants du dhutaṅga abbhokāsika :
Le bhikkhu pratiquant noble du dhutaṅga abbhokāsika ne se met jamais à l’ombre de quoi que ce soit (arbre, mur, etc.) À condition de rester dans un lieu dépourvu de tout abri, il peut toutefois étendre l’une de ses robes à la manière d’une tente, et se mettre dessous.
Le bhikkhu pratiquant intermédiaire du dhutaṅga abbhokāsika peut rester sous l’ombre d’un arbre, mais pas au pied d’un arbre. Il peut aussi rester à l’ombre d’une montagne ou d’une maison.
Le bhikkhu pratiquant ordinaire du dhutaṅga abbhokāsika peut se confectionner un petit abri à l’aide de larges feuilles (juste de quoi avoir un peu d’ombre), se mettre sous une falaise penchée (de sorte à offrir de l’ombre et un abri contre la pluie), sous un tissu enduit pour être rendu étanche à la pluie, ou dans un petit abri abandonné par des paysans.
En faisant ainsi, le dhutaṅga abbhokāsika n’est pas brisé.
En pratiquant le dhutaṅga abbhokāsika, on peut bénéficier des avantages suivants…
Remarque : seule la pratique d’un dhutaṅga permet d’en comprendre véritablement les avantages.
Dès l’instant où le pratiquant du dhutaṅga abbhokāsika s’installe (avec l’intention d’y demeurer) dans un endroit abrité, comme un bâtiment possédant un toit, au pied d’un arbre, etc., il brise son dhutaṅga.
Dans les textes de l’« aṅguttaranikaya », il est dit : « Le dhutaṅga abbhokāsika ne peut être brisé par le fait de rester sous un toit. Il est convenable (pour le pratiquant de ce dhutaṅga) d’aller sous un toit pour écouter le dhamma ou pour un besoin divers. Cependant, en restant sous un toit au moment de l’aube, le dhutaṅga est brisé. »
Il est tout à fait correct qu’un bhikkhu pratiquant du dhutaṅga abbhokāsika entre sous un abri ou même un bâtiment doté d’un toit et de murs, s’il s’agit d’écouter un enseignement, ou pour remplir les divers besoins de la vie monacale (uposatha, pavāraṇā, etc.) Dans un tel cas, le dhutaṅga n’est pas brisé.
Après être entré dans une sīmā pour effectuer l’uposatha (par exemple), s’il pleut lorsque l’uposatha est terminé, il est convenable que le bhikkhu pratiquant du dhutaṅga abbhokāsika reste dans la sīmā. Il peut attendre à l’intérieur que cesse ou se calme la pluie.
Si on invite un tel bhikkhu à venir délivrer un enseignement sous un toit, il peut très bien le faire sans briser son dhutaṅga. Une fois que son enseignement est terminé, il doit seulement retourner dans un lieu en plein air. Il est également autorisé à entrer dans une salle à manger, dans une cuisine, ou dans une maison dans laquelle un donateur souhaite lui offrir à manger (sur place ou dans son bol).
Il est convenable qu’un bhikkhu pratiquant du dhutaṅga abbhokāsika n’entre sous un abri pour donner ou recevoir un enseignement du dhamma que pendant les moments consacrés à cela. Dès que ces tâches sont terminées, il doit retourner à l’extérieur.
Un tel bhikkhu peut aussi entrer sous un toit lorsqu’il s’agit de transporter un meuble ou autre chose située à l’extérieur vers l’intérieur d’un monastère, lorsqu’il voyage avec un bhikkhu plus ancien et qu’il lui porte ses affaires (bol, robe double…), ou lorsqu’il se met à pleuvoir. Si le bhikkhu avec qui il voyage n’a pas d’affaires, il peut toutefois entrer sous un abri le temps de la pluie. Lorsqu’il a l’intention d’entrer sous un abri, il peut s’y diriger, mais sans se précipiter ; il doit s’y rendre en marchant comme à l’habitude. Il pourra y rester jusqu’à ce que la pluie se soit calmée, ensuite, il doit sortir dehors (s’il ne tombe que « quelques gouttes », il ne devra pas rester sous un abri). Dès lors qu’il ne pleut pas, le bhikkhu doit rester dehors.
Ainsi, pour le bhikkhu qui pratique le dhutaṅga abbhokāsika, viennent d’être citées les seules exceptions pour lesquelles il est autorisé à être sous un toit.
Ces points précités concernent également les bhikkhu pratiquants du dhutaṅga rukkhamūla. Pour cette raison, les bhikkhu qui pratiquent le dhutaṅga rukkhamūla, quand il pleut, quand il y a quelque chose à faire (céder sa place, etc.), il procède comme le pratiquant du dhutaṅga abbhokāsika.
Le bhikkhu pratiquant du dhutaṅga abbhokāsika est totalement épargné des innombrables tâches ménagères, économiques et humaines auxquelles sont contraints les gens qui vivent dans leur maison, avec des enfants, etc.
Le dhutaṅga abbhokāsika correspond parfaitement à la vie de bhikkhu.
Un bhikkhu pratiquant de ce dhutaṅga n’a même pas le souci de trouver et entretenir un endroit pour son logement. Ayant comme plafond le ciel étoilé, il est facilement débarrassé de la paresse et de la torpeur. Libre comme un cerf, son esprit lui permet de développer rapidement et facilement la réalisation du dhamma. En demeurant dehors, il est toujours dans un endroit serein et silencieux. En vertu de cela, il peut aisément et sans tarder réaliser des jhāna ou magga phala.
Pour ces raisons, les bhikkhu pourvus de sagesse pratiquent la résidence en plein air, dans les lieux dénudés de tout, c’est-à-dire le dhutaṅga abbhokāsika.
Origine : Ouvrage en birman
Auteur : Moine Devinda
Date : 2001
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date de traduction : Janv. 2004
Mise à jour : 18 juin 2005