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Les 30 nissaggiya (1)
1re partie, cīvara
 

nissaggiya 1 (paṭhama kathina)

L’origine

Bouddha quittait la ville de Rājagaha pour se rendre à celle de Vesālī. Parmi les bhikkhu qui le suivaient, lorsqu’il en a remarqué qui transportaient sous les bras, sur les épaules ou sur la tête de nombreuses robes empaquetées, il fait cette constatation : « Se consacrer ainsi à collecter rapidement de nombreuses robes est complètement vain pour l’accomplissement des réalisations magga. » Il a alors pensé : « Il serait bien de limiter la possession de robes. »

Ainsi, Bouddha a testé lui-même le nombre de robes qu’il est convenable d’avoir. Pour ce faire, au cours de la période la plus froide de l’année, il s’est rendu dans un endroit dénudé de végétation pour y demeurer durant les huit jours qui précèdent la pleine lune du mois de « māgha » (janvier / février) et les huit jours qui suivent. Dans le début de la nuit, assis avec une seule robe sur le dos, il n’a pas eu froid. En approchant du milieu de la nuit, ayant froid, il a ajouté une robe. à partir du milieu de la nuit, la température baissant, il a ajouté une troisième épaisseur. Avant l’aube, faisant encore un peu plus froid, Bouddha a de nouveau ajouté une quatrième épaisseur sur son dos.

Il savait parfaitement combien de robes nécessite un bhikkhu, mais il a fait cette expérimentation pour que tous approuvent sans contestation.

Suite à cela, il a autorisé aux bhikkhu de posséder au maximum un jeu de robes, trois robes :

  • Robe du bas (antaravāsaka)
  • Robe du haut (uttarāsaṅga)
  • Robe double (saṅghāṭi)

Note : Comme son nom l’indique, la robe double compte comme deux. Cela explique les quatre épaisseurs au total que Bouddha avait mis sur lui en testant le nombre de robes nécessaires. Cependant pour ce qui est de la robe double, le vinaya autorise un nombre d’épaisseurs illimitées (robe triple, quadruple, etc.)

Il y avait une fois un groupe de six bhikkhu qui n’avaient pas beaucoup de respect pour le vinaya. Ils utilisaient trois robes (un jeu) quand ils étaient au monastère, trois robes quand ils allaient au village, trois autres encore quand ils se rendaient sur la berge pour prendre leur bain et ainsi de suite. Lorsque Bouddha a su cela, il a spécifié qu’il ne faut pas avoir plus de trois robes en tout et pour tout. Il a également établi qu’il est nécessaire de déterminer ces robes. Les robes obtenues en surplus de ces trois doivent être remises à d’autres bhikkhu ou sāmaṇera en faisant vikappanā. Sinon, sans faire la détermination et sans les donner, un bhikkhu peut éventuellement garder des robes jusqu’à neuf pièces (trois jeux). En interdisant d’avoir plus de robes, Bouddha a établi la nissaggiya 1.

nissaggiya 1 en pāḷi

« niṭṭhitacīvarasmiṃ bhikkhunā ubbhatasmiṃ kathine dasāhaparamaṃ atinekacīvaraṃ dhāretabbaṃ, taṃ atikkāmayato nissaggiaṃ pacittiaṃ. »

Définition

Ne pas garder une robe supplémentaire plus de dix jours. Si un bhikkhu conserve une robe non déterminée plus de dix jours, cela entraîne un pācittiya et exige un abandon de cette robe. Cette robe doit être abandonnée momentanément à un autre bhikkhu à l’aide de la formule qui s’impose, et ce dernier redonne la robe. Ensuite, le bhikkhu ayant commis le nissaggiya doit faire desanā.

Cela ne concerne que les robes qui sont portées, car des vieilles robes peuvent être utilisées comme rideau, tapis, etc. Un bhikkhu ne peut pas déterminer une nouvelle robe tant qu’il n’a pas abrogé la détermination de l’ancienne.

Il existe quatre exceptions pour lesquelles un bhikkhu peut conserver au-delà de dix jours une robe non déterminée :

  • lorsque la confection de la robe ne peut pas encore être achevée ;
  • lorsque le bhikkhu rencontre des conditions insatisfaisantes dans le monastère où il passe le vassa ;
  • durant le mois du kathina (depuis le premier jour qui suit la pleine lune mettant un terme au vassa, jusqu’à la pleine lune suivante) ;
  • durant les cinq mois qui suivent le vassa, si les avantages du kathina sont obtenus

Cette règle ne concerne que les robes portées, car un bhikkhu peut très bien en avoir d’autres qu’il utilise comme tapis, rideaux, etc.

La manière d’abandonner une robe nissaggiya 1

Le bhikkhu ayant commis la faute d’avoir gardé plus de dix jours une robe supplémentaire doit abandonner cette robe nissaggiya avant de faire desanā. La formule de cet abandon peut être prononcée en pali ou dans une autre langue.

« idaṃ me bhante cīvaraṃ dasāhātikkantaṃ nissaggiyaṃ, imāhaṃ āyasmato nissajjāmi. »

« Vénérable, je dois abandonner cette robe que j’ai gardée plus de dix jours. Cette robe, je vous l’abandonne. »

Après avoir abandonné la robe, il convient de purger le pācittiya engendré par la nissaggiya à l’aide du desanā. Ensuite, le bhikkhu qui reçoit la robe nissaggiya la redonne au bhikkhu ayant commis la nissaggiya en disant soit en pāḷi, soit dans une autre langue :

« imaṃ cīvaraṃ āyasmato dammi. »

« Cette robe Vénérable, je vous la redonne. »

Développement du nissaggiya 1

nissaggiya 2 (dutiya kathina, udosita)

L’origine

Alors que Bouddha demeurait dans le royaume de Sāvatthi au monastère de Jetavana, des bhikkhu étaient partis en déplacement en laissant leur robe double à d’autres bhikkhu. Ils voyageaient donc avec seulement deux robes ; celle du bas et celle du haut. Restées ainsi longtemps rangées dans un coin, ces robes avaient fini par moisir. En revenant récupérer leurs robes, les bhikkhu les ont étendues au soleil pour les faire sécher. Quand le Vénérable ānandā a vu ces robes pleines de moisissure, il a fait des reproches à leurs propriétaires et en a informé Bouddha qui à ce moment-là, a établi la nissaggiya 2.

Toutefois, la règle fait exception aux bhikkhu malades ou blessés qui se rendent auprès de leur famille sans pouvoir prendre leurs trois robes.

nissaggiya 2 en pāḷi

« niṭṭhitacīvarasmiṃ bhikkhunā ubbhatasmiṃ kathine ekarattaṃpi ce bhikkhu ticīvarena vippavaseyya, aññatra bhikkhusammutiyā, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas passer la nuit loin de l’une de ses trois robes. Si un bhikkhu a pu achever la confection de sa robe, s’il ne rencontre pas ou plus de conditions insatisfaisantes lors d’un vassa, s’il n’est pas malade, et s’il passe une nuit sans l’une de ses trois robes déterminées, cela entraîne un pācittiya et exige l’abandon de cette robe.

La manière d’abandonner une robe nissaggiya 2

La formule de cet abandon peut être prononcée en pāḷi ou dans une autre langue.

« idaṃ me bhante cīvaraṃ rattivippavutthaṃ aññatra bhikkhu sammutiyā nissaggiyaṃ, imāhaṃ āyasmato nissajjāmi. »

« Vénérable, je dois abandonner cette robe que j’ai laissée loin de moi en passant la nuit. Cette robe, je vous l’abandonne. »

Si un bhikkhu pense qu’il va passer l’aube loin de l’une de ses trois robes, il peut prononcer la formule visant à supprimer la détermination de cette robe et ainsi, être libre de nissaggiya

S’il s’agit de la robe double :

« etaṃ saṃghāṭiṃ paccuddharāmi. »

« J’abolis la détermination de cette robe double. »

S’il s’agit de la robe du haut :

« etaṃ uttatāsaṅgaṃ paccuddharāmi. »

« J’abolis la détermination de cette robe du haut. »

S’il s’agit de la robe du bas :

« etaṃ antaravāsakaṃ paccuddharāmi. »

« J’abolis la détermination de cette robe du bas. »

Un bhikkhu qui passe ainsi l’aube sans l’une de ses trois robes – après en avoir supprimé la détermination – peut la re-déterminer dès le lendemain. Dans ce cas, il ne commet pas la nissaggiya 2.

nissaggiya 3 (tatiya kathina)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, un bhikkhu a obtenu du tissu pour se confectionner une robe. Néanmoins, il n’en a pas eu suffisamment pour une robe complète. Pour ne pas garder une robe supplémentaire plus de dix jours (en accord avec la nissaggiya 1), ce bhikkhu a trempé le tissu qu’il avait pu obtenir et s’est mis à tirer dessus pour le détendre. Quand Bouddha a vu cela, il est allé demander au bhikkhu s’il avait dans l’espoir de porter une nouvelle robe ou pas. Il lui a ensuite déclaré qu’il permettait de garder plus longtemps du tissu obtenu dans le but de se confectionner une robe.

Quand Bouddha a donné cette permission, d’autres bhikkhu ont alors gardé des tissus sans les coudre durant plus d’un mois. Ces tissus étant alors étendus, éparpillés de part en part, donnaient aux monastères un aspect très désordonné.

Accomplissant une tournée des monastères, le Vénérable ānandā a critiqué ces bhikkhu au sujet de cette affaire et en a informé Bouddha. Ce dernier a alors établi la nissaggiya 3.

nissaggiya 3 en pāḷi

« niṭṭhitacīvarasmiṃ bhikkhunā ubbhatasmiṃ kathine bhikkhuno paneva akālacīvaraṃ uppajjeyya, ākaṅkhamānena bhikkhunā paṭiggahetabbaṃ, paṭiggahetvā khippameva kāretabbaṃ, no ca' ssa pāripūri, māsaparamaṃ tena bhikkhunā taṃ cīvaraṃ nikkhipitabbaṃ ūnassa pārikapūriyā satiyā paccāsāya. tato ce uttari nikkhipeyya satiyāpi paccāsāya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas conserver des tissus destinés à la confection d’une robe pendant plus d’un mois. Si un bhikkhu a pu achever la confection de sa robe, s’il ne rencontre pas ou plus de conditions insatisfaisantes lors d’un vassa, s’il n’est pas malade, et si des tissus sont obtenus en vue d’une nouvelle robe, celle-ci doit être confectionnée dans les dix jours qui suivent, (en accord avec le nissaggiya 1). S’il n’y a pas assez de tissu et si le bhikkhu en attend encore dans l’espoir de terminer cette robe, le tissu peut être conservé durant un mois — une lunaison. Si cette durée est dépassée, cela entraîne un pācittiya et exige un abandon de la robe inachevée.

Pour purger cette faute, il convient d’abandonner la robe auprès d’un autre bhikkhu en employant la formule suivante, en pali ou dans une autre langue :

« imaṃ me bhante akālacīvaraṃ māsātikkantaṃ nissaggiyaṃ, imāhaṃ āyasmato nissajjāmi. »

« Je dois abandonner cette robe « hors période » que j’ai gardée plus d’un mois. Cette robe, Vénérable, je vous l’abandonne. »

Après avoir abandonné la robe, il est nécessaire de faire desanā pour purifier le pācittiya qui est inhérent à cette faute.

Remarque : de nos jours, étant donné que les robes offertes sont déjà confectionnées (prêtes à porter), la nissaggiya 3 n’a quasiment plus de raison d’être commise.

nissaggiya 4 (purāṇacīvara)

L’origine

Pendant que Bouddha vivait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, l’ex-femme du Vénérable Udāyī s’est rendue auprès des bhikkhunī pour prendre la robe. Le Vénérable Udāyī rendait souvent visite à son ex-femme devenue bhikkhunī et elle rendait également souvent visite à son ex-mari le Vénérable Udāyī.

Un jour, pendant que cette bhikkhunī mangeait, le Vénérable Udāyī s’est assis en face d’elle en exhibant son sexe. à son tour, la bhikkhunī a montré le sien. Tout en contemplant le sexe de son ex-femme, en éprouvant du plaisir, le Vénérable Udāyī a soudainement eu une éjaculation.

Comme sa robe était tachée de sperme, il a demandé à la bhikkhunī de la nettoyer. En disant : « Je vais la nettoyer », la bhikkhunī a récupéré du sperme en l’aspirant avec la bouche. Ensuite, elle en a introduit dans son sexe.

En raison de cela, la bhikkhunī est tombée enceinte. Les autres bhikkhunī l’ont alors vivement blâmé et ont dévoilé ce scandale à tout le monde. Lorsqu’elles ont rapporté ces faits à Bouddha, en réprimandant sévèrement le Vénérable Udāyī, il a déclaré qu’il ne faut pas faire laver ou teindre sa vieille robe par une bhikkhunī qui ne soit pas de sa famille. De ce fait, il a établi la nissaggiya 4.

nissaggiya 4 en pāḷi

« yo pana bhikkhu aññātikāya bhikkhuniyā purāṇacīvaraṃ dhovāpeyya vā rajāpeyya vā ākoṭāpeyyavā, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas faire laver ou teindre sa robe par une bhikkhunī qui n’est pas de sa famille. Si un bhikkhu fait laver, teindre ou frapper sa « vieille » robe par une bhikkhunī qui n’est pas incluse dans les sept générations de sa famille, il commet une faute exigeant un abandon de la robe et entraînant un pācittiya.

Aussitôt qu’une robe a été portée ou utilisée comme oreiller, elle est considérée comme « vieille ».

Les sept générations de la famille

Les sept générations de sa famille correspondent à sa propre génération, aux trois qui sont au-dessus et aux trois qui sont au-dessous. à savoir : les arrière-grands-parents, les grands-parents, les parents, les frères et sœurs, les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants.

nissaggiya 5 (cīvarapaṭiggahaṇa)

L’origine

Bouddha demeurait au monastère de Veḷuvana dans le royaume de Rājagaha, tandis que la bhikkhunī Uppalavaṇa résidait dans le royaume de Sāvatthi. Un jour, la bhikkhunī Uppalavaṇa était partie comme d’habitude faire sa ronde et après s’être restaurée, était allée se reposer dans le bois d’Andhavana en se plongeant dans une méditation assise.

à ce moment, des voleurs qui, après avoir pris de la viande d’un bœuf qu’ils ont tué, ont pénétré dans le bois d’Andhavana. En apercevant la bhikkhunī Uppalavaṇa, les voleurs ont cuit la viande, choisi un bon morceau et l’ont emballée dans une feuille. Ensuite, ils l’ont accrochée à une branche tout près de la bhikkhunī en inscrivant : « paṃsukū » (qui signifie abandonné, pour que la bhikkhunī puisse la prendre sans ambiguïté). En sortant de son samādhī, la bhikkhunī Uppalava a aperçu la viande. Elle l’a saisie en projetant de se rendre le lendemain au monastère de Veḷuvana à l’aide de ses pouvoirs abhiññā pour aller l’offrir à Bouddha.

Alors que Bouddha faisait sa ronde, le Vénérable Udāyī était resté seul pour surveiller le monastère. En arrivant, la bhikkhunī Uppalavaṇa lui a alors demandé : « Veuillez remettre cette viande en offrande à Bouddha. » Le Vénérable Udāyī voulant admirer de plus près le beau corps de la bhikkhunī, lui a demandé : « Si vous offrez de la viande à Bouddha, alors offrez-moi une robe du bas. » La bhikkhunī lui a répondu : « En dehors de celle que je porte, je n’en ai pas d’autre. » Le Vénérable Udāyī insiste de nouveau en lui reprochant indirectement : « Après avoir offert de la viande à Bouddha, serait-il infernal que de lui offrir une robe du bas ? » Cédant à sa demande, la bhikkhunī s’est rendue dans un endroit bien abrité pour mettre la pièce de tissu couvrant sa poitrine à la place de la robe du bas et a offert cette dernière. Lorsque les autres bhikkhunī ont été au courant de cette histoire, elles ont reproché : « Quelle audace faut-il avoir pour solliciter un don auprès des bhikkhunī alors qu’elles ont si peu d’affaires ! » Comme elles sont allées s’en plaindre à Bouddha, il a établi : « Il ne faut pas accepter de robe de la part d’une bhikkhunī qui n’est pas de sa famille. Une robe acceptée ainsi est nissaggiya et engendre un pācittiya. »

Certaines bhikkhunī ont parfois besoin de faire des échanges de robes avec des bhikkhu pour obtenir plus de tissu. Comme cela est devenu interdit, ces bhikkhunī se sont alors plaint en déclarant : « étant donné qu’il est difficile pour nous d’obtenir des affaires, si nous ne pouvons même plus faire d’échange, qu’est-ce que cela va-t-il devenir ! »

Une fois que les bhikkhu ont informé Bouddha de ce point, ce dernier a précisé une exception à cette règle : « aññatra pārivattakā », ce qui signifie dans ce cas : « En dehors d’un échange mutuel, il ne faut pas accepter la robe d’une bhikkhunī ».

nissaggiya 5 en pāḷi

« yo pana bhikkhu aññātikāya bhikkhunīyā hatthato cīvaraṃ paṭiggahṇeyya aññatra pārivattakā, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas accepter une robe d’une bhikkhunī qui n’est pas de sa famille. Si, sans que ce soit un échange, un bhikkhu accepte une robe des mains d’une bhikkhunī qui n’est pas de sa famille, cela exige un abandon de la robe et entraîne un pācittiya.

Une pièce de tissu est considérée « robe » dès qu’elle a une largeur d’un empan – environ 20 centimètres – et une longueur d’une coudée – environ 50 centimètres. Si en échange de quelque chose, ne serait-ce qu’un myrobolan (symbolique, puisqu’il s’agit d’un petit fruit ne valant rien), un bhikkhu reçoit d’une bhikkhunī un tissu ayant au moins ces dimensions, il n’y a aucune faute à l’accepter.

nissaggiya 6 (aññātakaviññatti)

L’origine

Bouddha demeurait au royaume de Sāvatthi, dans le monastère de Jetavana. En ce temps-là, il y avait un bhikkhu nommé Upananda qui appartenait à l’ethnie du roi Sākiya. En dehors du fait que ce vénérable était un remarquable prêcheur du dhamma, il était une personne très avide.

Une fois, ayant entendu un enseignement du Vénérable Upananda, épris de vénération, un riche personnage l’a invité à lui demander ses besoins concernant les objets des quatre nécessités. Sans lui laisser le temps de respirer, le Vénérable Upananda a aussitôt sauté sur l’occasion en lui demandant de lui offrir l’un des deux tissus qu’il avait sur lui. Le riche personnage lui a alors poliment répondu : « étant donné que pour un personnage important et consciencieux, il n’est pas convenable de rentrer chez lui avec uniquement un lonji sur le corps, veuillez simplement me laisser le temps de rentrer chez moi d’où je vous enverrai soit un des deux tissus que je porte soit un meilleur tissu. »

Refusant d’attendre que le dāyakā rentre chez lui, voulant impérativement recevoir immédiatement l’offrande et n’ayant toujours rien obtenu après avoir insisté par trois reprises, le Vénérable Upananda lui dit alors : « Si vous ne voulez rien offrir, alors quel intérêt y a-t-il à en proposer l’invitation ? » Opprimé, le riche personnage a quitté le tissu qu’il portait sur les épaules pour l’offrir au bhikkhu et est rentré chez lui torse nu. En chemin, les personnes qui l’ont aperçu ainsi à demi vêtu lui ont demandé la raison. Le riche homme leur a alors raconté toute l’histoire.

Indignés, les gens ont critiqué le Vénérable Upananda. Quand Bouddha a été informé à son tour de cette histoire, en convoquant le Vénérable Upananda, il a établi qu’un bhikkhu ne devait pas demander de robe à une personne qui n’est pas de sa famille.

Suite à cette nouvelle réglementation, des bhikkhu en provenance de la ville de Sāketa qui se rendaient au royaume de Sāvatthi, se sont fait voler en cours de chemin les robes qu’ils portaient. Ne voulant pas transgresser la nouvelle règle, sans oser demander de nouvelles robes, ils ont alors poursuivi leur chemin sans une étoffe sur le corps. En arrivant tout nu en terre de Sāvatthi, ils ont payé respect aux bhikkhu plus anciens qu’eux en se prosternant. Les bhikkhu de Sāvatthi les ont alors félicités en proclamant : « Ces ājīva (ascètes nus de la secte de Takkatvana) sont remarquables ; ils se prosternent devant les bhikkhu du saṃgha ! » Les bhikkhu de Sāketa ont expliqué : « Nous ne sommes pas des ājīva ; si nous sommes nus, c’est parce que nous nous sommes fait voler nos robes en chemin. » Une fois que les bhikkhu de Sāvatthi ont inspecté le Vénérable Upāli avec ses compagnons dérobés et ont constaté qu’il s’agit d’authentiques bhikkhu, ils leur ont donné des robes. Ensuite, en les blâmant pour être arrivé tout nu sans même un brin d’herbe pour se cacher le corps, ils les ont conduit auprès de Bouddha pour discuter de ce point. Lorsque Bouddha a pris connaissance de l’événement, il a spécifié une exception à cette règle en indiquant que si un bhikkhu se fait voler sa robe ou qu’elle est détruite d’une manière ou d’une autre, il est libre dans ce cas, d’en demander une autre auprès de quiconque.

nissaggiya 6 en pāḷi

« yo pana bhikkhu aññātakaṃ gahapatiṃ vā gahapatāniṃ vā cīvaraṃ viññāpeyya aññtra samayā, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. tatthāyaṃ samayo, acchinnacīnaro vā hoti bhikkhu naṭṭhacīvaro vā, ayaṃ tattha samayo. »

Définition

Ne pas demander une robe à quelqu’un qui n’est pas de sa famille. Si un bhikkhu demande une robe à un dāyakā n’étant pas de sa famille et qu’il en obtient une de ce dernier, cela exige un abandon de cette robe et entraîne un pācittiya. Néanmoins, en cas de robe volée ou détruite, il est permis d’en demander une autre à n’importe qui. Aussi, lorsqu’un dāyakā a invité un bhikkhu à le lui demander, ce dernier peut librement lui faire part d’un besoin de robe.

Voici la formule qu’il convient de prononcer – en pāḷi ou dans une autre langue – auprès d’un ou plusieurs bhikkhu, afin de procéder à l’abandon de la robe nissaggiya :

« idaṃ me bhante cīvaraṃ aññātakaṃ gahapatikaṃ aññatra samayā viññāpitaṃ nissaggiyaṃ, imāhaṃ saṃghassa imāhaṃ āyasmantānaṃ (āyasmato) nissajjāmi. »

« Vénérable(s), Je dois abandonner cette robe que j’ai demandée à un dāyakā qui n’est pas de ma famille. Cette robe, je l’abandonne à l’intention du saṃgha, Vénérable(s). »

Après avoir abandonné la robe, la faute doit être purgée à l’aide du desanā.

Un dāyakā invite un bhikkhu à lui faire part de ce dont il a besoin. Si ce bhikkhu le force à offrir une robe ou un tissu qu’il ne veut pas donner, il commet la nissaggiya 6. Dans ce cas, selon la valeur du tissu et la manière de forcer l’offrande, le pārājika 2 peut être commis.

nissaggiya 7 (tatuttari)

L’origine Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, il était un groupe de six bhikkhu. Ce groupe a déclaré à des bhikkhu qui se sont fait voler leurs robes pendant qu’ils voyageaient : « Sachez que pour les bhikkhu qui se sont fait détrousser leurs robes ou si ces robes ont été détruites, pour les bhikkhu qui n’ont rien pour se vêtir, Bouddha a autorisé à en demander de nouvelles auprès des dāyakā. Vous qui avez été victimes d’un vol de robes durant votre voyage, demandez-en aux dāyakā ! » Les bhikkhu ayant subi un vol de robes ont répondu : « Ce n’est pas la peine. Nous en avons suffisamment. » à ce moment-là, le groupe des six bhikkhu a dit : « Si vous ne voulez pas en demander vous-mêmes, alors nous allons en demander à votre place. » Les autres bhikkhu ont acquiescé.

En allant trouver des dāyakā, les six bhikkhu leur ont demandé : « dāyakā, Comme des bhikkhu se sont fait voler leurs robes durant leur voyage, veuillez offrir des robes. » Les bhikkhu ont ainsi obtenu de nombreuses robes et tissus. Ensuite, en rencontrant les bhikkhu qui se sont fait détrousser leurs robes durant leur voyage, les dāyakā leur ont demandé s’ils étaient satisfaits de leurs nouvelles robes. Quand les bhikkhu leur ont répondu qu’ils n’avaient jamais eu ces nouvelles robes et qu’ils en n’avaient pas besoin, les dāyakā sont allés auprès des six autres bhikkhu pour les questionner sur la raison d’avoir demandé toutes ces robes et pour les critiquer : « Pourquoi nous avoir demandé sans modération toutes ces robes ? Est-ce pour ouvrir une boutique ? » Lorsque Bouddha a été mis au courant, il a établi la nissaggiya 7.

nissaggiya 7 en pāḷi

« tañce aññātako gahapati vā gahapatānī vā bahūhi cīvarehi abhihaṭṭhu pavāreyya, santaruttaraharamaṃ tena bhikkhunā tato cīvaraṃ sāditabbaṃ, tato ce uttari sādiyeyya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas demander plus d’une robe du haut et une robe du bas en cas de perte de ses trois robes. Si un bhikkhu dont les robes ont été volées ou détruites, demande à un dāyakā qui n’est pas de sa famille, une ou plusieurs robes en plus d’une robe du haut et d’une robe du bas ou ayant des dimensions supérieures à ces deux robes, cela exige un abandon de la (ou des) robe(s) reçue(s) en plus de celles qu’il est autorisé à demander, et entraîne un pācittiya.

Un bhikkhu qui est dépourvu de ses robes, qu’elles aient été soustraites, détruites par le feu, emportées par les eaux, rongées par les rats, etc., peut en demander d’autres à des dāyakā qui ne sont pas de sa famille (même à ceux qui n’en ont pas formulé l’invitation). Toutefois, il convient de se faire offrir tout au plus deux robes : une robe du haut et une robe du bas. Le bhikkhu qui en accepte plus commet le nissaggiya 7.

Les bhikkhu, dont les robes ont été volées ou détruites d’une manière ou d’une autre, peuvent demander des robes à un dāyakā qui n’est pas de leur famille, en respectant les conditions suivantes :

  • si une seule robe a été perdue, le bhikkhu ne peut pas demander de robe ;
  • si deux robes ont été perdues, une seule robe peut être demandée ;
  • si trois robes ont été perdues, deux robes, au plus, peuvent être demandées

Toutefois, un bhikkhu qui a perdu les deux seules robes en sa possession, peut en demander deux. Néanmoins, il lui est possible de demander plus de deux robes à une personne de sa famille (voir la définition de la « famille » dans la nissaggiya 4), ou à un dāyakā qui l’a préalablement invité à demander des robes (ou des nécessités en général) en cas de besoin.

nissaggiya 8 (upakkhaṭa)

L’origine

Dans le royaume de Sāvatthi, il était un dāyakā qui a dit à sa femme : « Je vais offrir une robe au Vénérable Upananda. » En entendant cela, un bhikkhu qui passait par-là en faisant sa ronde est allé le répéter au Vénérable Upananda. Ce dernier s’est alors rendu à la maison de ce dāyakā et lui a demandé : « dāyakā, vous avez l’intention de m’offrir une robe ? » Ce à quoi le dāyakā a confirmé : « Effectivement, je prévois de vous en offrir une. » Le bhikkhu a repris : « dāyakā, si vous voulez m’offrir une robe, offrez-moi en une qui soit de telle sorte. Il n’y a pas d’avantage à m’en offrir une que je n’ai pas besoin d’utiliser. » Le dāyakā devait donc s’arranger pour trouver une robe plus chère que celle qu’il avait prévu offrir à l’origine. Avec un état d’esprit de reproches, il s’est dit : « Ces bhikkhu sont pleins de convoitise. Ils sont incapables de se satisfaire de peu. Une telle robe n’est pas facile à trouver. Pourquoi m’a t-il donc demandé une robe plus chère que ce que j’avais prévu sans que je l’y invite ? » Quand Bouddha a été mis au courant, il a établi la nissaggiya 8.

nissaggiya 8 en pāḷi

« bhikkhuṃ paneva uddissa aññātakassa gahapatissa vā gahapatāniyā vā cīvaracetāpannaṃ upakkhaṭaṃ hoti “iminā cīvaracetāpannena vīvaraṃ cetāpetvā itthannāmaṃ bhikkhuṃ cīvarena acchādessāmī” ti, tatra ceso bhikkhu pubbe appavārito upasaṅkamitvā cīvare vikappaṃ āpajjeyya “sādhu vata maṃ āyasmā iminā cīvaracetāpannena evarūpaṃ vā evarūpaṃ vā cīvaraṃ cetāpetvā acchādehī” ti kalyāṇakamyataṃ upādāya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ »

Définition

Ne pas demander une robe de qualité à un dāyakā qui économise pour en offrir une. Si un dāyakā économise pour offrir une robe à un bhikkhu, si ce dāyakā n’appartient pas à la famille du bhikkhu et ne l’a pas préalablement invité à lui faire part de ses besoins, si le bhikkhu vient à demander au dāyakā d’échanger la robe ou d’en acheter une de meilleure qualité, ayant une longueur ou une largeur donnée, possédant un toucher plus doux, ou ayant des spécificités particulières, si le bhikkhu obtient cette robe de la part du dāyakā, et si cette robe coûte plus cher que la robe initialement prévue, cela exige un abandon de cette robe et entraîne un pācittiya.

Si la valeur de la robe achetée en fonction de la demande spécifique du bhikkhu n’excède pas celle de la robe qui était prévue à l’origine, le nissaggiya 8 n’est pas commis.

nissaggiya 9 (utiya upakkhaṭa)

L’origine

Un dāyakā qui a prévu d’offrir une robe au Vénérable Upananda en a parlé à une autre personne. Cette personne lui a déclaré qu’elle avait la même intention. Le Vénérable Upananda qui faisait sa ronde dans le quartier ayant entendu la conversation de ces deux dāyakā leur a demandé : « Comptez-vous m’offrir une robe ? » Les dāyakā ont confirmé leur intention. Le bhikkhu a poursuivi : « Si vous vous réunissez tous les deux, offrez-moi une grande robe. Car que ferais-je de deux moitiés de robes qui me déplaisent ? » Il espérait ainsi obtenir une robe coûtant plus cher que l’une de celles qui avaient été prévues de lui être offertes à l’origine.

Les deux dāyakā ont alors fait ce reproche : « Ces bhikkhu sont pleins de convoitise. Ils sont incapables de se satisfaire de peu. Une telle robe n’est pas facile à trouver. Pourquoi nous a t-il donc demandé une robe plus chère que ce que nous avions prévu sans que nous l’y invitons ? » Lorsque Bouddha a su cela, il a établi la nissaggiya 9.

nissaggiya 9 en pāḷi

« bhikkhuṃ paneva uddissa ubhinnaṃ aññātakānaṃ gahapatīnaṃ vā gahapatānīnaṃ vā paccekacīvaracetāpannāni upakkhaṭāni honti “imehi mayaṃ paccekacīvaracetāpannehi paccekacīvarāni cetāpetvā itthannāmaṃ bhikkhuṃ cīvarehi acchādessāmā” ti, tatra ceso bhikkhu pubbe appavārito upasaṅkamitvā cīvare vikappaṃ āpajjeyya “sādhu vata maṃ āyasmanto imehi paccekacīvaracetāpannehi evarūpaṃ vā evarūpaṃ vā vīvaraṃ cetāpetvā acchādetha ubhāva santā ekenā” ti kalyāṇakamyataṃ upādāya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas demander une robe de qualité à deux dāyakā qui économisent pour en offrir une chacun. Si deux dāyakā économisent pour offrir chacun une robe à un bhikkhu, si ces deux dāyakā n’appartiennent pas à la famille du bhikkhu et ne l’ont pas préalablement invité à leur faire part de ses besoins, si le bhikkhu vient à leur demander de se réunir pour lui offrir une robe de meilleure qualité ou ayant des spécificités particulières (longueur, largeur, toucher, type de tissu, etc.), si le bhikkhu obtient cette robe et si celle-ci a au moins la valeur des deux robes initialement prévues, cela exige un abandon de cette robe et entraîne un pācittiya.

nissaggiya 10 (rāja)

L’origine

Au temps où Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, un conseiller du roi a envoyé un émissaire auprès du Vénérable Upananda afin de lui offrir de l’argent pour une robe. Le Vénérable Upananda ne pouvant accepter d’argent, a précisé qu’il pouvait seulement accepter une robe. L’émissaire est alors allé remettre cet argent à un dāyakā du vénérable. Il est ensuite allé informer le Vénérable Upananda que lorsqu’il aurait besoin d’une robe il pourra aller auprès de ce dāyakā.

Ensuite, le conseiller du roi a envoyé son émissaire non moins de trois fois pour prier au Vénérable Upananda de porter la robe qui lui a offert. Suite à cela, le vénérable s’est rendu chez le dāyakā disposant de l’argent de la robe en le sommant de lui en offrir une tout de suite. Le dāyakā lui a expliqué qu’il ne pourra lui offrir une robe qu’à partir du lendemain car il a une réunion importante et s’il arrive en retard, le règlement lui impose une amende de cinquante “francs”. Malgré cela, le Vénérable Upananda a tiré sur le tissu porté en short de son dāyakā en insistant : « Achetez-moi immédiatement une robe ! » Arrivé en retard à sa réunion, le dāyakā a été soumis à une amende de cinquante « francs ». Les gens qui ont été mis au courant de cette histoire ont vivement critiqué le Vénérable Upananda. Lorsque Bouddha a été informé à son tour, il a établi la nissaggiya 10 qui vise à réglementer la question de détention d’argent destiné à l’achat d’une robe.

nissaggiya 10 en pāḷi

« bhikkhuṃ paneva uddissa rājā vā rājabhoggo vā brāhmaṇo vā gahapatiko vā dūtena cīvaracetāpannaṃ pahiṇeyya “iminā cīvaracetāpannena cīvaraṃ cetāpetvā itthannāmaṃ bhikkhuṃ cīvarena acchādehī” ti. so ce dūto taṃ bhikkhuṃ upasaṅkamitvā evaṃ vadeyya “idaṃ kho bhante āyasmantaṃ uddissa cīvaracetāpannaṃ ābhataṃ, paṭiggahṇātu āyasmā cīvaracetāpannaṃ” nti. tena bhikkhunā so dūto evamassa vacanīyo “na kho mayaṃ āvuso cīvaracetāpannaṃ paṭiggahṇāma, cīvarañca kho mayaṃ paṭiggahṇāma kālena kappiya” nti. so ce dūto taṃ bhikkhuṃ evaṃ vadeyya “atthi panāyasmato koci veyyāvaccakaro” ti. cīvaratthikena bhikkhunā veyyāvaccakaro niddisitabbo ārāmiko vā upāsako vā “eso kho āvuso bhikkhūnaṃ veyyavaccakaro” ti. so ce dūto taṃ veyyavaccakaraṃ saññāpetvā taṃ bhikkhuṃ upasaṇkamitvā evaṃ vadeyya “yaṃ kho bhante āyasmā veyyāvaccakaraṃ niddisi, saññatto so mayā, upasaṅkamatuāyasmā kālena, cīvarena taṃ acchādessatī”. cīvaratthikena bhikkhave bhikkhunā veyyāvaccakaro upasakaṅkamitvā dvattikkhattuṃ codetabbo sāretabbo “attho me āvuso cīvarenā” ti, dvattikkhattuṃ codayamāno sārayamāno taṃ cīvaraṃ abhinipphādeyya, iccetaṃ kusalaṃ, no ce abhinipphādeyya, catukkhattuṃ pañcakkhattuṃ chakkhattuparamaṃ tuhṇībhūtena uddissa ṭhātabbaṃ, catukkhattuṃ pañcakkhattuṃ chakkhattuparamaṃ tuhṇībūto uddissa tiṭṭhamāno taṃ cīvaraṃ abhinipphādeyya, iccetaṃ kusalaṃ, tato ce uttari vāyāmamāno taṃ cīvaraṃ abhinipphādeyya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. no ce abhinipphādeyya, yatassa cīvaracetāpannaṃ ātataṃ, tattha sāmaṃ vā gantabbaṃ, dūto vā pāhetabbo “yaṃ kho tuhme āyasmanto bhikkhuṃ uddissa cīvaracetāpannaṃ pahiṇittha, na taṃ tassa bhikkhuno kiñci atthaṃ anubhoti, yuñjantāyasmanto sakaṃ, mā vo sakaṃ vinassā” ti, ayaṃ sattha sāmīci. »

Définition

Ne pas indiquer de kappiya de sa propre initiative, ni trop insister auprès d’un kappiya qui est censé fournir quelque chose. Si une personne souhaitant offrir une robe à un bhikkhu envoie un émissaire pour remettre de l’argent à celui-ci, et si cet émissaire lui demande de l’accepter en expliquant qu’il est prévu pour une robe, ce bhikkhu doit lui répondre : « Nous (les bhikkhu ) n’acceptons pas d’argent. Nous pouvons seulement accepter une robe ».

Cet émissaire peut dire à ce moment-là au bhikkhu : « Vénérable, je vais m’adresser à un kappiya. » Ce bhikkhu peut désigner un kappiya à cet émissaire seulement s’il lui demande : « avez-vous quelqu’un qui s’occupe de vos affaires ? » ou « pouvez-vous me désigner un kappiya ? »

L’émissaire se rend alors auprès d’un kappiya, lui remet l’argent en disant : « Ami, cette somme que je vous remets est destinée à l’achat d’une robe pour le bhikkhu Untel » et lui désigne le bhikkhu en question.

Une fois que cet émissaire a bien fait comprendre cela au kappiya, il revient auprès du bhikkhu en l’informant : « Vénérable, j’ai clairement fait comprendre au kappiya Untel ce qu’il fallait ; au moment voulu, vous pourrez vous rendre auprès de lui pour obtenir une robe ».

En allant auprès du kappiya, ce bhikkhu pourra lui dire tout au plus : « J’ai besoin d’une robe ». Il peut lui demander ainsi jusqu’à deux ou trois fois. Après ces rappels, si la robe n’est toujours pas obtenue, il pourra se rendre jusqu’à six fois auprès de ce kappiya en demeurant debout et en silence. Si, au terme de ces trois formulations orales et ces six stationnements silencieux, la robe n’est toujours pas obtenue, si ce bhikkhu dit plus ou fait plus pour l’obtenir et s’il l’obtient, cela exige un abandon de cette robe et entraîne un pācittiya.

Si le bhikkhu n’a pas pu obtenir une robe – après les trois formulations orales et les six stationnements silencieux –, il convient qu’il se rende lui-même auprès de la personne souhaitant offrir la robe ou qu’il envoie l’émissaire pour transmettre le message : « dāyakā, l’argent prévu pour une robe a été confié. Le bhikkhu Untel n’a rien obtenu. dāyakā, veuillez récupérer votre argent pour vous assurer que vous ne le perdiez pas ».

Le vinaya s’applique de la même manière pour les offrandes d’autres types, tels que les cahiers, la nourriture, les médicaments, le logement, etc.

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infos sur cette page

Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 19 juin 2005