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Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un bhikkhu de la famille princière des Sākiya, le Vénérable Hatthaka participait à un débat philosophique. En discutant avec des titthiya (personnes ayant une vue erronée de la réalité) quand l’un d’entre eux pensait qu’il y avait des défauts dans sa croyance, il rejetait cette croyance en affirmant que cela n’est pas sa croyance. Quand quelqu’un trouvait qu’elle était sans faute, il prétendait qu’elle était sa croyance. Ce bhikkhu pouvait aussi bien rejeter des idées qu’il avait précédemment revendiquées comme étant les siennes. Il savait trouver de nombreux prétextes pour cacher ce qu’il ne voulait pas dire. Il était aussi capable de mentir. Lorsqu’il convenait d’un endroit et d’une heure de rendez-vous pour faire des débats philosophiques, il venait soit plus tard soit plus tôt que l’heure convenue. Ne voyant ainsi pas les titthiya, il s’octroyait la victoire en déclarant au public venu assister aux débats : « Regardez ! Comme les titthiya s’avouent vaincus, ils ne sont pas venus. » Avertis, les titthiya ont critiqué le Vénérable Hatthaka. En sachant cela, Bouddha a vivement défendu le mensonge en établissant le pācittiya 1.
« sampajānamusāvāde pācittiyaṃ. »
Ne pas mentir. Un bhikkhu qui tient des propos dont il sait qu’ils sont faux commet un pācittiya.
si un bhikkhu sait que ce qu’il a dit est faux seulement après l’avoir dit et s’il ne rectifie pas sa parole, il commet le pācittiya 1 à cet instant. Par contre, le bhikkhu qui tient des propos erronés en pensant qu’ils sont justes ne commet pas de faute.
Affirmer en connaissance de cause, par le geste, l’écriture ou la parole, qu’une chose fausse est vraie ou qu’une chose vraie est fausse est considéré comme un mensonge.
Remarque : cette règle correspond au quatrième des dix préceptes.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, Six bhikkhu se disputaient avec des bhikkhu respectables. Les premiers insultaient les autres sur leur appartenance ethnique. Ils leur portaient atteinte (verbalement) en les accusant de diverses choses tel que de commettre des fautes, etc. Quand Bouddha a été mis au courant, en interdisant tout langage insultant, il a établi le pācittiya 2.
« omasavāde pācittiyaṃ. »
Ne pas insulter un autre bhikkhu. Si, dans le but de faire souffrir, un bhikkhu insulte ou offense verbalement un autre bhikkhu, à chaque parole prononcée dans ce sens, il commet un pācittiya.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu s’est rendu auprès de bhikkhu qui ne s’entendent pas en disant à l’un : « Vénérable, sachez que le bhikkhu Untel vous a traité de clochard. » Ces paroles avaient pour but de semer la discorde. L’inimitié qu’il y avait entre ces bhikkhu n’a ainsi fait que s’accroître davantage. En apprenant cela, Bouddha a défendu tout propos susceptible de semer une discorde en établissant le pācittiya 3.
« bhikkhupesuññe pācittiyaṃ. »
Ne pas créer de discorde entre des bhikkhu. Si un bhikkhu parle en médisant, dans le but de provoquer une discorde entre des bhikkhu, il commet un pācittiya.
Le simple fait de rapporter des paroles hostiles peut créer une discorde.
L’origine Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, une demi-douzaine de bhikkhu enseignaient le dhamma avec des laïcs en récitant tous ensemble, de concert (du temps de Bouddha, étant donné que sa parole n’était pas encore transcrite par écrit, il était de tradition que de la transmettre et de l’étudier oralement). De ce fait, les laïcs ont rapidement perdu tout respect pour les bhikkhu. Quand d’autres bhikkhu ont entendu cela, ils ont critiqué cette demi-douzaine de bhikkhu et sont allés discuter du problème auprès de Bouddha. Ce dernier a alors établi le pācittiya 4.
« yo pana bhikkhu anupasampannaṃ padaso dhammaṃ vāceyya, pācittiyaṃ. »
Ne pas réciter ensemble, avec des laïcs, des textes du dhamma en pali. Si un bhikkhu récite des paroles du dhamma avec des personnes autres que des bhikkhu ou des bhikkhunī, à chaque parole prononcée dans ce sens, il commet un pācittiya.
Lorsque Bouddha demeurait dans le royaume d’Āḷacī, de nombreuses personnes étaient venues à son monastère pour y écouter l’enseignement du dhamma. Une fois que le sermon à été dispensé, Les mahāthera (bhikkhu anciens) sont allés dans un bâtiment à part pour passer la nuit. Les jeunes bhikkhu quant à eux, sont restés dormir dans la grande salle (où sont donnés les enseignements) avec les laïcs. Dans l’inconscience du sommeil, certain de ces bhikkhu divaguaient, laissaient glisser leur robe ou ronflaient. De ce fait, les laïcs critiquaient le manque de dignité et de décence de ces bhikkhu. Averti de cet incident par d’autres bhikkhu, Bouddha a établi que les bhikkhu ne doivent pas dormir dans le même bâtiment que des laïcs.
Une fois que Bouddha avait quitté le royaume d’Āḷavī pour se rendre au royaume de Kosambī, le sāmaṇera Rāhulā (le fils de Bouddha) est venu l’accompagner. Pendant la nuit, Le Parfait ayant interdit aux bhikkhu de dormir sous le même toit que des sāmaṇera ou des laïques, les bhikkhu n’ont pas accepté que le sāmaṇera Rāhulā dorme avec eux. Ce dernier est donc aller passer la nuit dans les toilettes. Tôt le matin, lorsque Bouddha s’est rendu aux toilettes, il s’est mis à toussoter en apercevant le sāmaṇera Rāhulā afin de le prévenir de sa présence : « Hum ! Hum ! » Le sāmaṇera a toussoté à son tour pour indiquer que les toilettes étaient occupées : « Hum ! Hum ! » Quand Bouddha a interrogé son fils, il lui a expliqué pourquoi il a passé la nuit dans un endroit aussi insolite. Depuis ce moment-là, le Parfait a autorisé les bhikkhu à passer la nuit ensemble jusqu’à deux ou trois nuits. Il a ainsi modifié la règle qu’il avait établie précédemment et qui est alors devenue le pācittiya 5.
« yo pana bhikkhu anupasampannena uttari dirattatirattaṃ sahaseyyaṃ kappeyya, pācittiyaṃ. »
Ne pas passer la nuit sous le même toit que des laïcs. Si un bhikkhu passe plus de trois nuits sous le même toit et entre les mêmes murs qu’un laïc ou qu’un sāmaṇera, il commet un pācittiya.
Dans ce contexte, « passer la nuit » signifie être allongé au moment de l’aube, — dès la première lueur dans le ciel au terme de la nuit. Ainsi, si un bhikkhu passe plus de trois nuits avec un laïc, mais se lève avant l’aube à l’issue de la quatrième nuit, il ne commet pas de faute.
Si un bhikkhu passe plus de trois nuits sous le même toit et entre les mêmes murs qu’un animal femelle avec qui il est possible de commettre le pārājika 1, ou s’il passe plus de trois nuits sous le même toit qu’un laïc mais pas dans les mêmes murs (c’est-à-dire dans une autre pièce), il commet un dukkaṭa et non un pācittiya.
Un bhikkhu qui passe plus de trois nuits dans le même bâtiment qu’un laïc mais qui se trouve dans une pièce qui ne partage pas la même entrée que celle où se trouve le laïc (de telle sorte que si le laïc souhaite se rendre dans la pièce du bhikkhu, il est obligé de passer par l’extérieur), ne commet pas le pācittiya 5.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, il y avait un bhikkhu, le Vénérable mahāthera Anuruddhā, qui se rendait à la ville de Sāvatthi. Au cours de son voyage, il s’est arrêté dans un village pour passer la nuit dans une auberge tenue par une femme. Après le Vénérable Anuruddhā, d’autres voyageurs sont arrivés dans cette auberge. En demandant à la propriétaire s’ils pouvaient passer la nuit dans cette l’auberge, celle-ci leur a répondu : « Il y a un bhikkhu qui a déjà pris place pour la nuit. Je vais lui demander. S’il le permet, vous pourrez rester. » Le Vénérable Anuruddhā ayant accepté, les voyageurs sont restés.
La propriétaire a alors invité le vénérable à loger dans sa propre maison pour la nuit. Se sentant amoureuse du Vénérable Anuruddhā, cette femme n’a cessé de le séduire en l’incitant à accomplir des choses impures. Le Vénérable est malgré tout demeuré silencieux. À la fin de la nuit, la femme a tenu à témoigner au Vénérable sa vénération emplie de foi qui s’était accrue pour lui.
Après avoir quitté l’auberge, lorsque le Vénérable Anuruddhā est parvenu à Sāvatthi, il a raconté la nuit qu’il a passé dans cette auberge aux autres bhikkhu. Ceux-là l’ont critiqué en disant : « Pourquoi le Vénérable Anuruddhā a-t-il donc passé la nuit avec une femme sous le même toit, entre les même murs ? » Ils sont ensuite aller en informer Bouddha, qui a établi le pācittiya 6.
« yo pana bhikkhu mātugāmena sahaseyyaṃ kappeyya, pācittiyaṃ. »
Ne pas s’allonger dans un bâtiment dans lequel il y a une femme. Si un bhikkhu s’allonge dans un bâtiment dans lequel il y a au moins une femme – sous le même toit et entre les mêmes murs –, il commet un pācittiya.
Le pācittiya 6 est commis, seulement si une femme est aussi allongée (a la tête posée). Par exemple, si un bhikkhu dort allongé dans une pièce où se trouvent de nombreuses femmes qui se tiennent toutes debout ou assises mais sans poser la tête, il ne commet pas ce pācittiya.
Si un bhikkhu s’allonge sous le même toit qu’une femme mais pas dans les mêmes murs – dans une pièce différente –, il commet un dukkaṭa et non le pācittiya 6. S’il s’allonge à l’étage d’un bâtiment, si une femme se trouve au rez-de-chaussée et si ce rez-de-chaussée ne communique pas avec l’étage, il ne commet pas de faute. Si ce bâtiment est muni d’un escalier intérieur – qui relie les deux niveaux –, le bhikkhu commet le pācittiya 6 (sauf s’il est dans une pièce à part).
« Allongé » signifie avoir la tête posée ; soit sur le sol, soit sur un lit, soit sur un oreiller, soit sur un accoudoir, etc. Le pācittiya 6 est commis autant de fois que le bhikkhu pose la tête. Si sa tête n’est pas posée, un bhikkhu peut dormir assis la tête inclinée dans la même pièce qu’une femme, sans commettre ce pācittiya. Les bhikkhu malades ne sont pas à l’abri du pācittiya 6.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Udāyī s’est rendu dans une maison où se trouvait une femme et sa belle fille. La belle-mère se tenait assise devant la porte d’entrée de sa maison, tandis que la belle fille était assise devant la porte de sa chambre. Le Vénérable Udāyī s’est d’abord rendu près de la belle-mère et s’est mis à lui donner un enseignement du dhamma à voix basse. En voyant cela, la nièce s’est imaginée : « Ce bhikkhu est-il l’amant de ma belle-mère ou est-ce qu’il lui raconte une plaisanterie ? »
Ensuite, en s’approchant de la belle fille, le Vénérable Udāyī lui a donné à son tour un enseignement du dhamma à voix basse. À ce moment, la belle-mère s’est imaginée : « Ce bhikkhu est-il l’amant de ma belle fille ou est-ce qu’il lui raconte une plaisanterie ? » Une fois que le Vénérable Udāyī était reparti, la fille et sa belle-mère se sont mutuellement interrogées pour savoir ce que le vénérable a dit à chacune. En apprenant qu’il n’a fait qu’enseigner le dhamma, elles se sont demandées en critiquant : « Puisqu’il s’agit du dhamma, il pouvait s’exprimer ouvertement. Alors pourquoi a-t-il donc s’est-il approché tout près en chuchotant ? »
Quand Bouddha a été au courant, il a établi que les bhikkhu ne doivent pas donner d’enseignement à une femme.
À cause de cette restriction, les bhikkhu n’enseignant plus du tout aux femmes, des dāyīka ont sollicité : « Enseignez-nous au moins cinq ou six suites de mots. Si vous ne nous enseignez pas ce minimum, nous ne pouvons rien savoir. » Cependant, les bhikkhu n’ont rien voulu leur enseigner. Ce qui a amené ces femmes à protester en critiquant.
Des bhikkhu sont se sont alors rendu auprès de Bouddha pour discuter de ce problème. Le Parfait a de ce fait pris une décision en déclarant : « N’enseignez pas plus de cinq ou six suites de mots (du dhamma à une femme). »
Six bhikkhu ont fait venir un homme ne comprenant pas un seul mot auprès d’eux en faisant semblant de lui donner un enseignement qui s’adressait en réalité à des femmes qui se trouvaient autour. Lorsque des bhikkhu ont rapporté ce fait à Bouddha, il a reformulé cette règle en stipulant : « Si vous (les bhikkhu) enseignez plus de cinq ou six suites de mots du dhamma à une femme, doit être présent (en plus du bhikkhu) au minimum un homme en mesure de comprendre tout ce qui est dit. »
« yo pana bhikkhu mātugāmassa uttarichappañcavācāhi dhammaṃ deseyya aññatra viññunā purisaviggahena, pācittiyaṃ. »
Ne pas enseigner plus de six paroles du dhamma à une femme. Si, sans la présence d’un homme bienséant qui soit en mesure de comprendre ce qui est dit, un bhikkhu enseigne à une femme plus de six paroles du dhamma, à chaque paroles prononcée en ce sens, il commet un pācittiya.
En prononçant les phrases en pali qui consistent à faire prendre refuge dans les trois joyaux ou à donner des préceptes, il n’y a pas de faute. La raison étant que cela n’est pas fait dans le but de faire connaître des points du dhamma.
Dans cette règle, une parole peut être une syllabe, un mot ou un vers (tout au plus) pour les textes présentés en strophes.
Un bhikkhu qui se trouve avec plusieurs femmes peut enseigner six suites de mots du dhamma à chacune d’entre elles, même si les autres écoutent. Dès lors que le bhikkhu ou la femme change de position, le bhikkhu peut enseigner six suites supplémentaires (à la même femme) sans être en faute.
Bouddha demeurait dans la grande forêt de Mahāvuna, à l’intérieur du royaume de Vesālī, dans un monastère surmonté d’un pinacle. En ce temps-là, il a établi le pācittiya 8 en raison de bhikkhu passant le vassa sur le bord du fleuve Vaggumudā. À cette époque sévissait une grande famine. Les gens étaient appauvris, par conséquent les bhikkhu l’étaient aussi. Des bhikkhu désireux de passer le vassa dans de bonnes conditions se sont réunis pour trouver une solution permettant d’obtenir facilement de la nourriture.
Pour ce faire, certains proposaient d’aller aider les gens dans leur travail, tandis que d’autres suggéraient d’envoyer des émissaires pour rendre ces services. D’autres encore, affirmant qu’il n’est pas correct d’effectuer ou de faire effectuer un travail pour des laïcs, ont soumis l’idée de faire connaître aux gens leurs réalisations jhāna et magga. Les bhikkhu se sont mis d’accord sur cette dernière idée. Ainsi, ils ont informé les gens en leur indiquant : « Ce bhikkhu a expérimenté le premier jhāna. Celui-là a expérimenté le deuxième jhāna. Le Vénérable Untel est sotāpana » et ainsi de suite, de manière à faire connaître à tous les réalisations de chacun.
De ce fait, motivés par une grande vénération, se privant eux-mêmes de nourriture et de boisson, les gens n’hésitaient pas à donner des aliments en quantité aux bhikkhu de telle sorte que ces derniers étaient toujours bien en chair. À l’issue du vassa, ces bhikkhu se sont rendus auprès de Bouddha. Le Parfait a interrogé les bhikkhu provenant du bord du fleuve Vaggumudā en leur demandant : « Mes chers, avez-vous passé le vassa dans une région riche ? Peut-on y obtenir de la nourriture sans difficulté ? »
Les bhikkhu étant satisfaits de leur propre condition ont répondu que la nourriture était facile à obtenir. Quand Bouddha a reformulé de la même manière sa question, les bhikkhu ont raconté toute la raison de leur satisfaction alimentaire. En réprimandant ces bhikkhu, Bouddha a décidé : « Il ne faut pas annoncer aux laïcs ou aux sāmaṇera les réalisations qui ont été expérimentées. » Il a alors établi le pācittiya 8.
« yo pana bhikkhu anupasampannassa uttarimanussadhammaṃ āroceyya, bhūtasmiṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas annoncer à un laïc une réalisation expérimentée. Si un bhikkhu annonce à un laïc ou à un sāmaṇera une réalisation de type jhāna ou d’un stade d’ariyā, et si cette réalisation a effectivement été expérimentée ou qu’il pense que c’est le cas, il commet un pācittiya.
En revanche, un bhikkhu, qui fait une telle annonce en sachant que cela est faux, commet le pārājika 4. Un bhikkhu doit éviter de dévoiler ses réalisations même à d’autres bhikkhu. Hormis quatre cas d’exception où ils peuvent le faire, les ariyā ne déclarent jamais leurs réalisations :
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Upananda s’est battu avec un groupe de six bhikkhu. Ayant commis la saṃghādisesa 1, ce vénérable était en phase de parivāsa. Durant cette période, une collectivité était venue au monastère pour offrir le repas au saṃgha. Le Vénérable Upananda était assis seul dans un coin au fond de la salle. Pendant le repas, dans le but de détériorer toute considération pour le Vénérable Upananda, le groupe de six bhikkhu a proclamé haut et fort devant les nombreux dāyakā : « Ce Vénérable Upananda a commis un saṃghādisesa en se masturbant avec la main à l’aide de laquelle il mange et bois la nourriture offerte par les dāyakā. À présent, il est en période de purge. C’est pourquoi il est dans un coin, à l’écart ! » Lorsque d’autres bhikkhu sont allés rapporter cette déclaration publique à Bouddha, ce dernier a établi le pācittiya 9.
« yo pana bhikkhu bhikkhussa duṭṭhullaṃ āpattiṃ anupasampannassa āroceyya aññatra bhikkhusammutiyā, pācittiyaṃ. »
Ne pas annoncer un pārājika ou un saṃghādisesa à un laïc. Si, sans avoir l’accord du saṃgha, un bhikkhu dévoile à un laïc ou à un sāmaṇera le pārājika ou le saṃghādisesa qu’un autre bhikkhu a commis, il commet un pācittiya.
Pour dissuader le bhikkhu ayant commis un saṃghādisesa de commettre une nouvelle fois cette faute, un ou plusieurs bhikkhu peuvent obtenir un accord à l’issue d’une réunion du saṃgha leur permettant d’annoncer librement aux gens ce saṃghādisesa. Toutefois, n’importe quel bhikkhu peut annoncer librement le pārājika ou le saṃghādisesa d’un autre bhikkhu à un bhikkhu ou à une bhikkhunī.
En annonçant à un laïc ou à un sāmaṇera ce qu’a commis un bhikkhu sans dire de quelle catégorie de faute il s’agit ou en indiquant la catégorie de faute qu’il a commise sans préciser de quoi il s’agit, un bhikkhu ne commet pas de faute.
Lorsque Bouddha demeurait au temple d’Aggāḷava, dans le royaume d’Āḷavī, les bhikkhu vivant à la ville d’Āḷavī creusaient eux-mêmes la terre et faisaient creuser la terre par des sāmaṇera pour effectuer les travaux qu’imposent l’aménagement et l’entretien du monastère. À cette époque, persuadés que la terre pouvait ressentir la douleur comme les êtres vivants, les gens ont critiqué : « Pourquoi les bhikkhu maltraitent-ils ainsi une chose qui vit ? » En fixant une règle pour que les bhikkhu ne fassent rien qui puisse détériorer la considération des gens, Bouddha a établi le pācittiya 10.
« yo pana bhikkhu pathaviṃ khaṇeyya vā khaṇāpeyya vā pācittiyaṃ. »
Ne pas creuser ou faire creuser de la terre. Si un bhikkhu creuse lui-même ou fait creuser par une autre personne de la « vraie terre », il commet un pācittiya.
Par creusage, piochage, explosion, grattage, allumage de feu ou par quel autre moyen que ce soit, un bhikkhu ne doit en aucun cas faire subir une modification à la terre. Il ne peut non plus demander directement à un tiers de creuser pour lui. Néanmoins, il est autorisé à lui faire comprendre indirectement, en disant par exemple : « Je vous informe qu’il y a de la terre qui nécessite d’être déplacée ».
Deux sortes de terres sont distinguées ; la « vraie terre » et la « fausse terre ». De la terre qui est à sa place d’origine est considérée comme de la « vraie terre » et de la terre qui a été déplacée est considérée comme de la « fausse terre ». Lorsque cette dernière a été humidifiée par les quatre mois de la saison des pluies, elle devient alors de la « vraie terre ». Un bhikkhu qui creuse ou fait creuser de la « fausse terre » ne commet pas de faute alors qu’en creusant ou en faisant creuser de la « vraie terre », il commet le pācittiya 10.
Les différentes qualités de terres sont également à prendre en considération. Si la terre creusée en question est de la terre située en profondeur ou s’il s’agit de terre pure ou relativement pure, le bhikkhu commet le pācittiya 10. Néanmoins, s’il s’agit de terre contenant du gravier ou des débris de poterie, le bhikkhu peut la creuser ou la faire creuser sans faute.
Origine : Textes en birman
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 19 juin 2005