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Les 92 pācittiya (9)
8e partie, sahadhammika
 

pācittiya 71 (sahadhammika)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Channa avait une conduite en désaccord avec le vinaya. Les bhikkhu lui disaient alors : « Ne faites pas ainsi, ce n’est pas correct. » Ce à quoi il rétorquait : « Je n’écouterai pas vos paroles tant que je ne me serai pas adressé à un bhikkhu expert en vinaya, pour avoir la confirmation de vos dires. » À ce moment, les bhikkhu ont critiqué le Vénérable Channa tout en se demandant : « Pourquoi conteste-t-il donc les recommandations que nous lui transmettons ? » Une fois qu’il ont exposé ce problème à Bouddha, ce dernier a établi le pācittiya 71.

pācittiya 71 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhūhi sahadhammikaṃ vuccamāno evaṃ vadeyya “na tāvāhaṃ āvuso etasmiṃ sikkhāpade sikkhissāmi, yāva na aññaṃ bhikkhu byattaṃ vinayadhara paripucchāmī” ti, pācittiyaṃ. sikkhamānena bhikkhave bhikkhunā aññātabbaṃ paripucchitabbaṃ pariñhatabbaṃ ayaṃ tattha sāmīci. »

Définition

Ne pas chercher des prétextes pour ne pas respecter les règles du pātimokkha. Si un bhikkhu qui s’entend faire des recommandations par des bhikkhu qui habitent avec lui, sur des manquements quant à une règle de conduite, leur répond qu’il n’appliquera cette règle que lorsqu’il aura pu se renseigner auprès d’un bhikkhu expert en vinaya, il commet un pācittiya.

Il convient que chaque bhikkhu fasse en sorte de prendre convenablement connaissance des règles du pātimokkha afin de s’y entraîner correctement. Seul, l’effort d’un tel entraînement fait la qualité d’un bhikkhu.

Contrairement au pācittiya 54, qui a été établi avant, le pācittiya 71 est commis lorsqu’un bhikkhu donne un prétexte pour éviter de suivre une règle. Lors de cette échappatoire, le bhikkhu commet un pācittiya à chaque phrase prononcée en vue de justifier son exemption d’obéissance à une règle.

pācittiya 72 (vilekhana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, des bhikkhu discutaient à propos du vinaya. Notamment, on félicitait le Vénérable Upāli de sa remarquable capacité à respecter le vinaya.

À ce moment, avec un grand intérêt pour la discipline monastique, les bhikkhu se sont mis à écouter les leçons de vinaya que dispensait le Vénérable Upāli. Alors que tous les bhikkhu, sans exception, suivaient cette leçon, un groupe de six bhikkhu se sont discrètement consultés pour se dire entre eux : « En connaissant bien ces règles, les bhikkhu capables de respecter correctement le vinaya vont nous reprocher toutes les fautes que nous ferons. Pour éviter cela, exposons dès maintenant tout ce qui ne va pas dans le vinaya ! »

Ensuite, ils ont proféré des phrases hostiles au vinaya à toute l’assemblée des bhikkhu en affirmant entre autres : « Quel est l’intérêt des petites règles (khuddānuddaka) dans le vinaya ? Nous comprenons l’utilité des pārājika et des saṃghādisesa, mais concernant ces petites règles, le seul fait de les étudier est harassant plus qu’autre chose ! » Ils ont poursuivi par d’autres phrases en restant toujours sur le ton de la désapprobation.

Lorsque des bhikkhu sont allés rapporter ces propos de dénigrement à Bouddha, ce dernier à établi le pācittiya 72.

pācittiya 72 en pāḷi

« yo pana bhikkhu pātimokkhe uddissamāne evaṃ vadeyya “kiṃ panimehi khuddānukhuddakehi sikkhāpadehi uddiṭṭhehi, yāvadeva kukkuccāya vihesāya vilekhāya saṃttantī” ti, sikkhāpadaviṇṇake pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas dénigrer les règles du pātimokkha. Un bhikkhu ne doit pas dire que les petites règles ne présentent pas d’intérêt, ni qu’elles relèvent de l’extrême, ni qu’il est préoccupant de ne jamais savoir si telle action est correcte ou ne l’est pas, ni qu’il est pénible de devoir tout mémoriser, ni qu’il est harassant de les apprendre. Si un bhikkhu dénigre le vinaya à l’aide de quels propos que ce soit, en faisant preuve d’un état d’esprit négatif, il commet un pācittiya.

En dénigrant des points du vinaya, un bhikkhu commet un pācittiya. En dénigrant des points du suttanta ou de l’abhidhamma, il commet un dukkaṭa.

pācittiya 73 (mohana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, la conduite que suivait un groupe de six bhikkhu était en désaccord avec le vinaya. Lors de l’uposatha, au moment où étaient énoncées les règles concernant les fautes qu’ils avaient commises, ces six bhikkhu connaissant bien ces règles, feignaient ne pas les connaître en déclarant : « Ce n’est que maintenant que nous apprenons que cette règle a été établie. Est-elle récitée lors de chaque uposatha ? » Critiquant ces bhikkhu, d’autres sont allés raconter ce fait à Bouddha, qui a alors établi le pācittiya 73.

pācittiya 73 en pāḷi

« yo pana bhikkhu anvaddhamāsaṃ pātimokkhe uddissamāne evaṃ vadeyya “idāneva kho ahaṃ jānāmi, ayampi kira dhammo suttāgato suttapariyāpanno anvaddhamāsaṃ uddesaṃ āgacchatī” ti. tañce bhikkhuṃ aññe bhikkhū jāneyyuṃ nisinnapubbaṃ iminā bhikkhunā dvattikkhattuṃ pātimokkhe uddissamāne, ko pana vādo bhiyyo, na ca tassa bhikkhuno aññāṇakena mutti atti, yañca tattha āpattiṃ āpanno, tañca yathādhammo kāretabbo, uttari cassa moho āropetabbo “tassa te āvuso alābhā, tassa te dulladdhaṃ, yaṃtvaṃ pātimokkhe uddissamāne na sādhukaṃ aṭṭhiṃ katvā manasi karosī” ti, idaṃ tasmiṃ mohanake pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas feindre ne pas connaître une règle de conduite. Lors de l’uposatha, si un bhikkhu – assistant au moins pour la quatrième fois à l’énoncé du pātimokkha – feint découvrir une règle du pātimokkha, affirmant prendre connaissance de cette règle qu’à ce moment, il doit être réprimandé. Après avoir purgé sa faute, ce bhikkhu devra être réprimandé au sein du saṃgha, qui établira officiellement sa prise de connaissance pour cette règle, à l’aide de la ñatti kammavācā.. Après cela, si ce bhikkhu feint de nouveau ne pas connaître cette règle, il commet le pācittiya 73.

Qu’il connaisse une règle ou pas, un bhikkhu n’est jamais libre des fautes qu’il commet. Quelle que soit la faute, qu’elle soit commise volontairement ou non, elle doit toujours être purifiée en accord avec le vinaya. En ignorant les règles du pātimokkha, un bhikkhu peut facilement être amené à commettre un très grand nombre de fautes.

Pendant qu’il est récité, le pātimokkha doit être écouté de façon convenable, en restant bien concentré, pour que ce soit bénéfique. Seul, un mauvais bhikkhu ne prête pas attention à cette récitation.

Remarque : de nos jours, tous les bhikkhu ne sont pas en mesure de comprendre le pātimokkha au moment où il est énoncé – lors de l’uposatha – car il est ennoncé en pali. Pour cette raison, chaque bhikkhu se doit de l’étudier dans une langue qu’il comprend afin de connaître les règles qu’il est tenu de respecter.

pācittiya 74 (pahāra)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu avait frappé un groupe de jeunes bhikkhu. Les entendant pleurer, d’autres bhikkhu sont aller en parler à Bouddha, qui a alors établi le pācittiya 74.

pācittiya 74 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhussa kupito anattamano pahāraṃ dadeyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas frapper un bhikkhu. Si un bhikkhu, par colère ou par insatisfaction, frappe sur un bhikkhu – à l’aide de son corps, d’un objet en contact avec son corps ou d’un objet lancé –, il commet un pācittiya.

Si par acte de violence, un bhikkhu tue un autre bhikkhu sans en avoir eu l’intention, il ne commet pas le pārājika 3 mais seulement le pācittiya 74. Si, sous l’effet de la colère, un bhikkhu frappe un sāmaṇera, un laïc ou un animal, il commet un dukkaṭa. Si un bhikkhu frappe pour se protéger d’un danger qui le menace, il ne commet pas de faute.

pācittiya 75 (talasattika)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu a levé la main de façon agressive devant des jeunes bhikkhu, leur laissant croire qu’ils allaient les frapper.

Ces jeunes bhikkhu ayant déjà subi des coups de la part de ces six bhikkhu, apeurés, ont levé les coudes au visage en se mettant à pleurer. Quand des bhikkhu ont rapporté cela à Bouddha, ce dernier a établi le pācittiya 75.

pācittiya 75 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhussa kupito anattamano talasattikaṃ uggireyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas faire de geste menaçant qui laisse supposer qu’on va frapper. Si, par colère ou par insatisfaction, un bhikkhu menace un bhikkhu avec la paume ou à l’aide d’une autre partie de son corps ou d’un objet — ne serait-ce une feuille de lotus, il commet un pācittiya.

En faisant un geste menaçant à l’égard d’un sāmaṇera, d’un laïc ou d’un animal, un bhikkhu commet un dukkaṭa. Si un bhikkhu produit un geste menaçant dans le but de se protéger d’un danger qui le menace, il ne commet pas de faute.

Si, en faisant un geste menaçant, n’ayant aucunement l’intention de frapper, un bhikkhu tue quelqu’un par inadvertance, il ne commet pas le pārājika 3 mais seulement le pācittiya 75. Si, sous l’effet de la colère, un bhikkhu fait un geste menaçant à l’égard d’un sāmaṇera, d’un laïc ou d’un animal, il commet un dukkaṭa.

pācittiya 76 (amūlaka)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu à accusé un bhikkhu d’avoir commis un saṃghādisesa, sans avoir vu, ni entendu, ni soupçonné quoique ce soit. En sachant cela, d’autres bhikkhu ont fermement critiqué ce groupe de six bhikkhu avant d’aller exposer ce fait à Bouddha. Ce dernier a alors établi le pācittiya 76.

pācittiya 76 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhuṃ amūlakena saṃghādisesena anuddhaṃseyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas accuser sans fondement un bhikkhu de saṃghādisesa. Si, sans aucun fondement – alors qu’il n’a rien vu, ni rien entendu –, un bhikkhu fait acte de diffamation envers un autre bhikkhu en l’accusant d’avoir commis un saṃghādisesa, il commet un pācittiya.

Dans ces mêmes conditions, en accusant un bhikkhu d’avoir commis une faute de gravité inférieure, un bhikkhu commet un dukkaṭa. En accusant sans fondement un bhikkhu de pārājika, un bhikkhu commet le saṃghādisesa 8.

En accusant sans fondement un sāmaṇera ou un laïc d’avoir commis une faute quelconque, un bhikkhu commet un dukkaṭa.

pācittiya 77 (sañcicca)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu s’est adressé à de jeunes bhikkhu âgés de dix-sept ans en leur disant des choses comme : « Bouddha a établi de ne pas intégrer des personnes de moins de vingt ans dans le saṃgha, n’est-ce pas ? Nous pensons donc que vous n’êtes pas bhikkhu. » Pris de doutes, ces jeunes bhikkhu se sont mis à sangloter (voir la remarque dans la définition, plus bas). Ayant pris connaissance de ce fait, d’autres bhikkhu sont allés le rapporter à Bouddha, qui a établi le pācittiya 77.

pācittiya 77 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhussa sañcicca kukkuccaṃ uppādeyya “itissa muhuttampi aphāsu bhavissatī” ti etadeva accayaṃ karitvā anaññaṃ, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas occasionner des remords, des doutes ou des angoisses à un bhikkhu. Si, avec méchanceté ou raillerie, un bhikkhu tente d’occasionner, de manière injustifiée, des doutes, des remords, des craintes ou des angoisses à un autre bhikkhu, de quelle manière que ce soit et que cela provoque effectivement chez ce dernier un tourment, durant ne serait-ce qu’un instant, il commet un pācittiya.

Bien entendu, si un bhikkhu provoque un remord, un doute ou une angoisse à un autre bhikkhu en lui faisant part d’un fait réel, sans aucune méchanceté dans ses intentions, il ne commet pas de faute.

Un bhikkhu commet un pācittiya à chaque phrase qu’il prononce dans le but de susciter de façon injustifiée des doutes, des remords ou des angoisses à un autre bhikkhu. En faisant la même chose à l’égard d’un sāmaṇera ou d’un laïc, un bhikkhu commet un dukkaṭa.

pācittiya 78 (upassuti)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu se fâchaient avec des bhikkhu fervent du vinaya. Se mettant à l’écart, ces derniers se sont dit : « Vénérables, ces six bhikkhu sont sans scrupule, ne nous disputons pas avec eux ! »

S’approchant des bhikkhu respectueux du vinaya, les six bhikkhu ont entamé le dialogue suivant :

— « Vénérables, pourquoi dites-vous que nous sommes sans scrupules ? »

— « Comment avez-vous entendu ce nous avons dit ? »

— « Nous nous sommes simplement camouflés afin d’épier vos paroles. »

En entendant cela, d’autres bhikkhu ont critiqué le groupe des six bhikkhu et sont allés exposer les faits à Bouddha, qui a établi le pācittiya 78.

pācittiya 78 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhunūnaṃ bhaṇḍanajātānaṃ kalahajātānaṃ vivādāpannānaṃ upassutiṃ tiṭṭheyya “yaṃime bhaṇissanti, taṃ sossāmī” ti etadeva paccayaṃ karitvā anaññaṃ, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas épier un conflit entre bhikkhu. Si, en s’approchant ou en restant à un endroit précis, un bhikkhu se cache pour épier les paroles de bhikkhu qui parlent entre eux – à voix basse ou à l’écart –, qu’il les écoute pour aucune autre raison que d’espionner leurs dires, il commet un pācittiya.

Avec une intention bénéfique, si un bhikkhu épie les paroles d’autres bhikkhu en se disant : « Je vais tenter de résoudre cette dispute », il ne commet pas de faute.

pācittiya 79 (kammapaṭibāhana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, vivaient un groupe de six bhikkhu, dont la conduite était plutôt mauvaise. Le saṃgha s’est alors réuni pour prendre une décision visant à pénaliser ces bhikkhu. Comme ces six bhikkhu se sont fermement opposés à cette décision, elle n’a pas pu prendre effet.

Une autre fois, les bhikkhu étaient de nouveau tous conviés à se réunir pour prendre une décision. Les six bhikkhu indiquant qu’ils étaient occupés à coudre leurs robes, se sont contentés d’envoyer l’un de leurs compagnons, en lui transmettant leur chanda, afin qu’il puisse transmettre leur accord, au cas où une décision devait être prise.

Alors que le saṃgha était réuni et que l’accord (chanda) de tous était donné, une décision a été prise. Mécontent de celle-ci, le représentant des six bhikkhu s’y est catégoriquement opposé. Lorsqu’il est retourné auprès des six bhikkhu, ceux-là lui ont demandé :

— « Alors, où en est la situation ? »

— « Les autres membres du saṃgha se sont opposés à moi. »

— « Si nous avions su que cela se passerait ainsi, nous n’aurions même pas fait transmettre notre accord. »

Lorsque d’autres bhikkhu ont pris connaissance de ce fait, ils ont vivement critiqué les six bhikkhu, avant d’aller raconter cela à Bouddha. À son tour, le parfait a réprimandé les six bhikkhu, et établi le pācittiya 79.

pācittiya 79 en pāḷi

« yo pana bhikkhu dhammikānaṃ kammānaṃ chandaṃ datvā pacchā khīyanadhammaṃ āpajjeyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas contester une décision prise après avoir donné son accord (chanda). Après qu’une décision ait été prise en conformité avec le dhamma et pour laquelle un bhikkhu avait remis son accord (chanda), s’il conteste cette décision, il commet un pācittiya.

pācittiya 80 (chandaṃ adatvāgamana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le saṃgha s’était réuni pour régler une affaire. À ce moment-là, comme un groupe de six bhikkhu n’était pas en mesure de se joindre à cette réunion du fait qu’il était très occupé à coudre et à teindre ses nouvelles robes. Ce groupe a donc délégué un bhikkhu pour transmettre le chanda de chacun de ses membres au cas où une décision serait prise.

Lorsque le saṃgha s’est réuni pour proposer une décision, le représentant des six bhikkhu s’est écrié : « Quand je viens seul en représentant les six autres bhikkhu, vous vous montez toujours contre moi ! À qui allez-vous vous en prendre cette fois-ci ? » Sur ces paroles, il a soudainement quitté la réunion sans donné d’accord.

Des bhikkhu sont allés exposer ces faits à Bouddha, qui a alors établi le pācittiya 80.

pācittiya 80 en pāḷi

« yo pana bhikkhu saṃghe vinicchayakathāya vattamānāya chandaṃ adatvā uṭāyāsanā pakkameyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas s’esquiver sans avoir donné son accord (chanda), lors d’une réunion du saṃgha. Lorsque le saṃgha est réuni pour discuter d’une affaire, ou qu’il procède à la lecture de la ñatti kammavācā pour la prise d’une décision, si un bhikkhu quitte cette réunion pendant cette discussion – avant qu’une décision soit prise –, sans avoir donné son chanda, il commet un pācittiya.

Si, dans le cas d’une affaire irrégulière (traitée en désaccord avec le vinaya), dans le cas d’un problème de santé ou pour toute autre raison d’urgence justifiée, un bhikkhu quitte une réunion du saṃgha avant qu’une décision ne soit prise, en ayant donné son chanda ou non, il ne commet pas de faute.

pācittiya 81 (dubbala)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Dabba était chargé de remettre des emplacements pour la nuit aux nouveaux arrivés et d’attribuer aux bhikkhu des secteurs où aller faire la ronde quotidienne.

Une fois, le Vénérable Dabba était à court de robes. Comme il restait juste une robe dans la réserve des affaires appartenant au saṃgha, le Vénérable Dabba l’a demandée. Le saṃgha lui a alors remise.

Un groupe de six bhikkhu n’ayant pas manifesté d’objection lors de ce don, s’est ensuite insurgé en déclarant sur le ton du reproche : « Les bhikkhu qui ont donné cette robe appartenant au saṃgha à un bhikkhu qu’ils apprécient. » Lorsque Bouddha a été mis au courant, il a établi le pācittiya 81.

pācittiya 81 en pāḷi

« yo pana bhikkhu samaggena saṃghena cīvaraṃ datvā pacchā khīyanadhammaṃ āpajjeyya “yathāsantutaṃ bhikkhū saṃghikaṃ lābhaṃ pariṇāmentī” ti, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas accuser un bhikkhu d’attribuer une robe appartenant au saṃgha selon ses affinités. Une fois que le saṃgha s’est mis d’accord pour remettre une robe – qui a été offerte au saṃgha – à un bhikkhu, si un bhikkhu critique ceux qui distribuent les affaires du saṃgha en disant qu’ils le font en fonction de leurs affinités, il commet un pācittiya.

Si un bhikkhu émet cette critique envers un bhikkhu qui donne une robe à un autre bhikkhu que celui qui a été désigné par les autres pour se la faire remettre, ou s’il s’agit d’autre chose qu’une robe, il commet un dukkaṭa.

pācittiya 82 (pariṇāmana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, une association de la ville de Sāvatthi envisageait de faire des offrandes de nourriture et de robes à l’intention du saṃgha.

Connaissant ce projet, un groupe de mauvais bhikkhu s’est rendu auprès des responsables de cette association en les sollicitant :

— « Offrez donc ces robes à ces tels six bhikkhu »

— « Sachez que nous offrons chaque année des robes au saṃgha. D’ailleurs, nous préparons ces robes pour les offrir au saṃgha. Nous ne pouvons donc pas vous les offrir. »

— « Les personnes qui offrent des robes au saṃgha sont très nombreuses. La plupart des bhikkhu peuvent compter sur leurs dāyakā pour obtenir ce dont ils ont besoin. Tandis qu’à ces six bhikkhu, qui est-ce qui va leur en offrir ? Vous n’offrez qu’aux autres bhikkhu ! »

Les six bhikkhu ont ainsi incité ces dāyakā en insistant jusqu’à ce qu’ils offrent ces robes aux six bhikkhu. Cette association qui escomptait faire une grande offrande au saṃgha n’aura pu remettre que de la nourriture. En apprenant cela, d’autres bhikkhu ont vivement critiqué le groupe des six et sont allés rapporter ce fait à Bouddha, qui a établi le pācittiya 82.

pācittiya 82 en pāḷi

« yo pana bhikkhu jānaṃ saṃghikaṃ lābhaṃ pariṇataṃ puggalassa pariṇāmeyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas faire offrir un don destiné au saṃgha à une autre personne. Sachant qu’un dāyakā destine un don au saṃgha, si un bhikkhu l’incite ou lui suggère de destiner cette offrande à une autre personne qu’il désigne lui-même, il commet un pācittiya.

En faisant destiner un don à une autre personne que lui-même, un bhikkhu commet le pācittiya 82. S’il se le fait offrir à lui-même, il commet le nissaggiya 30. Dès qu’un bhikkhu désigne une personne à qui adresser un don en vue de le détourner, il commet le pācittiya 82, même si le donateur refuse de l’écouter.

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infos sur cette page

Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 19 juin 2005