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Classification par catégories de fautes et par sortes d’āpatti.
Définition détaillée pour chacune d’entre elles.
Il y a deux façons de classer les fautes du vinaya : par catégories et par sortes.
1. Les 8 catégories de fautes : il s’agit du classement des fautes telles qu’elles apparaissent dans le pātimokkha, c’est-à-dire selon un ordre décroissant de gravité, et par manière de purification. La dernière catégorie (les 7 adhikaraṇasamatha) ne concerne pas des fautes à proprement dit, mais des manières de régler les litiges susceptibles d’apparaître au sein du saṃgha.
2. Les 8 sortes d’āpatti (ou fautes) : il s’agit du classement de toutes les fautes (pātimokkha et hors pātimokkha), également classées par ordre décroissant de gravité. Dans le vinaya, il n’y a cependant aucun classement par sous sortes, tel qu’il apparaît dans ce site. Cela a été fait dans le seul but de rendre clair et rapide l’accès à toutes les fautes du vinaya.
Les 227 règles du pātimokkha se regroupent dans huit catégories, en fonction du type de faute (manière d’être purifiée et gravité).
Il s’agit des fautes les plus graves du vinaya. Lorsqu’un pārājika est commis, cela entraîne immédiatement et automatiquement la perte à vie du statut de bhikkhu. Le bhikkhu qui commet cette faute n’est plus à considérer comme tel, même s’il garde la robe et que sa faute n’est pas connue des autres.
Ces fautes sont graves. Lorsqu’une d’entre elles est commise, cela entraîne une procédure longue et compliquée, qui se traduit dans un premier temps par un aveu solennel de celle-ci auprès de quatre bhikkhu. Ensuite, le bhikkhu fautif sera soumis à treize contraintes durant autant de temps que sa faute n’aura pas été dévoilée, additionné de six jours. Parmi ces contraintes, le bhikkhu devra être mis à l’écart des autres membres du saṃgha pendant la nuit, ne pourra sortir seul du monastère, devra annoncer sa faute à tous les bhikkhu qu’il apercevra et qu’il entendra, et devra honorer même les bhikkhu moins anciens que lui en refusant tout honneur de leur part. Au terme de cette période de purge, un minimum de vingt bhikkhu doit se réunir autour du bhikkhu fautif pour le ré-accepter dans la communauté. Cette réintégration se fait par le biais de l’énoncé de formules spécifiques.
Il existe aussi une procédure particulière permettant d’éviter au bhikkhu fautif de suivre les contraintes lors de la période de purge.
Un bhikkhu qui quitte la robe après commis un saṃghādisesa, devra poursuivre la procédure de purge de cette faute aussitôt qu’il réintègre la communauté du saṃgha.
Remarque : hormis les pārājika et les saṃghādisesa, toutes les autres fautes, y compris celles qui ne sont pas répertoriées dans les 227 règles du pātimokkha, peuvent être réparées à l’aide de la formule du desanā. Voir : Le desanā.
Fautes indéfinies. Fautes qui présentent une situation ambiguë, de telle sorte qu’un témoin sait qu’il y a faute, sans pour autant être en mesure de définir laquelle.
Fautes exigeant l’abandon d’un objet obtenu de manière incorrecte et entraînant un pācittiya.
Fautes dues à la négligence.
Fautes qui ne peuvent être purgées en faisant simplement le desanā — comme c’est le cas pour les autres règles. Pour les purger, il convient de les dévoiler en les déclarant distinctement et en prononçant la formule adéquate.
Points d’entraînement à la conduite. Les sekhiya concernent la tenue, la discipline et la dignité.
Manières de procéder pour l’apaisement de litiges.
Une faute commise par un bhikkhu, est appelée une āpatti, en pali. Ces āpatti se divisent en huit sortes :
Sorte de faute : | Définition : | Purification : |
---|---|---|
1.Les pārājika | Fautes entraînant la perte du statut de bhikkhu. | Aucune purification possible (sinon attendre une existence ultérieure) |
2.Les saṃghādisesa | Fautes entraînant une réunion du saṃgha. | Procédure complexe nécessitant 20 bhikkhu, durant laquelle le bhikkhu fautif est mis à l’écart des autres et soumis à treize punitions contraignantes. |
Les aniyata (hors classement) | Fautes indéfinies. | Selon la faute (pārājika, saṃgha ou pācittiya). |
3.Les thullaccaya | Grosses fautes. | Le desanā. |
4.Les nissaggiya | Fautes nécessitant l’abandon d’un objet mal acquis. | Le desanā, après la restitution ou l’abandon (selon le cas) de l’objet mal acquis. |
5.Les pācittiya | Fautes pouvant être purifiées à l’aide du desanā. | Le desanā. |
6.Les pāṭidesanīya | Fautes devant être dévoilées. | Le desanā, après avoir dévoilé précisément la faute auprès d’un bhikkhu compétent (dans le vinaya). |
7.Les dukkaṭa | Fautes dues à une méconduite physique susceptible d’être critiquable. | Le desanā. |
8.Les dubbhāsita | Fautes dues à une méconduite verbale susceptible d’être critiquable. | Le desanā. |
En accord avec la grammaire pāḷi, le terme pārājika se découpe comme suit : « parā + ji + ta ». « ji » signifie « victoire ». En ajoutant la particule « parā » ; « obstacle », on obtient : « parāji » qui signifie : « défaite, perte ». Lorsque la dernière particule : « ta » est fixée, le terme devient : « pārājika », dont la signification est : « ce qui entraîne la perte » ou plus précisément (dans le contexte du vinaya) : faute entraînant la perte du statut de bhikkhu.
En accord avec la grammaire pāḷi, le terme saṃghādisesa se découpe comme suit : « saṃgha + ādi + sesa ».
« saṃgha » = communauté des bhikkhu « ādi » = le début « sesa » = le reste (le milieu et la fin)
Cette définition sous-entend que le saṃgha doit être présent durant toute la démarche (au début, au milieu, et à la fin) de la purification de la faute. En premier lieu, pour qu’une telle faute puisse être apaisée, il faut obligatoirement en faire part en présence d’un minimum de quatre bhikkhu réunis pour la circonstance (ce n’est qu’à partir de ce nombre que l’on considère qu’il y a saṃgha). En accord avec toutes les règles de la procédure, assigné par les membres du saṃgha, le bhikkhu fautif sera mis à l’écart de la communauté le temps nécessaire (un minimum de six jours, additionné du nombre de jours durant lesquels la faute n’aura pas été dévoilée). Une fois que la faute est purgée, le bhikkhu fautif peut de nouveau et complètement réintégrer le saṃgha. Mais pour ce faire, un minimum de vingt bhikkhu doit organiser une réunion pendant laquelle la kammavācā sera récitée à l’intention du bhikkhu fautif.
Ainsi, voici pourquoi la présence du saṃgha est nécessaire au début, au milieu et à la fin de toute la procédure de purification de cette faute. En raison de cela, cette faute est désignée sous le terme de : « saṃghādisesa ».
Après les pārājika et les saṃghādisesa, les cinq autres sortes de fautes peuvent être purifiées auprès d’un bhikkhu, en utilisant la formule qui s’impose (desanā en pāḷi). Cela consiste à dévoiler pleinement ses fautes en les assumant et à s’engager de ne plus les commettre. Voir : Le desanā. Parmi les sortes de fautes que cette formule permet de purifier, le thullaccaya est la plus importante.
« thula » = important « accaya » = faute
Un thullaccaya se définit donc comme une « faute importante ».
nissaggiya signifie : « ce qui doit être abandonné ». Il s’agit d’une faute exigeant l’abandon d’un objet obtenu de manière incorrecte. S’il s’agit d’un objet qu’un bhikkhu est autorisé à conserver, il ne l’abandonne qu’un instant à un autre bhikkhu qui le lui redonne ensuite.
Un pācittiya est une faute généralement commise avec pleine intention ; dans ce cas, des akusala sont développés. Et dans tous les cas, un pācittiya est engendré par laisser aller (souvent dû à un manque d’attention).
Parmi les cinq sortes de fautes qui peuvent être purifiées à l’aide de la formule desanā, une pāṭidesanīya doit être dévoilée séparément en l’annonçant verbalement en présence d’un minimum de quatre bhikkhu.
Le terme pāṭidesanīya se découpe comme suit : « pāṭi + desanīya ».
« pāṭi » = séparé « desanīya » = action de faire part
Dans le contexte du vinaya, la définition de pāṭidesanīya est alors : « faute dont on fait part séparément ».
Voici la phrase qui doit être prononcée pour faire part d’une telle faute :
« gārayhaṃ āvuso dhammaṃ āpajjiṃ asappāyaṃ, taṃ paṭidesemi »
« Vénérables, je vous dévoile pleinement la faute inconvenante que j’ai commise, susceptible de provoquer des critiques négatives. »
Le terme dukkaṭa se découpe comme suit : « du + kata ».
« du » = ce qui est mal, mauvais « kata » = action
Ainsi, ce qu’on appelle une dukkaṭa est une faute résultant d’une mauvaise action.
Le terme dubbhāsita se découpe comme suit : « du + bhāsita ».
« du » = ce qui est mal, mauvais « bhāsita » = parole
Ainsi, ce qu’on appelle une dubbhāsita est une faute commise à cause d’une mauvaise parole : parole blessante, moquerie, langage vulgaire, parole vaine et stupide (le mensonge, quant à lui, fait l’objet du pācittiya 1).
Auteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 18 juin 2005